Salut, Gégé…
Vous ne verrez plus Gégé, à la porte de la boulangerie, ou au sortir du bureau de poste, en ville basse.
Vous ne pourrez plus lui laisser « une petite pièce », comme il disait.
Gégé a choisi d’en finir… Trop dur de continuer….
Véronique AUBIGNY m’a transmis le texte qui suit.
Un texte de révolte, un texte d’indignation.
Un très beau texte.
C’est bien volontiers que je vous le fais partager.
Les suicidés de la précarité
Des années à trimer
Pour n’être récompensé
Que d’une médiocre pension de retraité
Et être contraint et forcé
A mendier toute la journée
Pour tout simplement
Survivre
Dormir et manger
Des années à suer
Pour arpenter ce sommet
Vers cette dite « Liberté »
Espérant être délivré et soulagé
De toutes les infections de la pauvreté
Vous autres de la haute société
A vous tous, vous avez créé
Au sein de votre communauté
Un monde d’ affligés et de torturés
« les suicidés de la précarité »
Je me dois de vous rappeler
Que dans l’histoire de l’humanité
Des criminels de guerre ont été dénoncés
Vous aussi, vous pourriez être jugés
Et condamnés à vivre la pauvreté
Pour qu’ enfin vous preniez conscience
De son intolérable existence
Et vous en infligez toutes ses souffrances
Pour qu’ enfin vous mesuriez l’intensité
Du dénouement qu’il faut témoigner
Pour au moins conserver sa dignité
Et ne pas se laisser envahir par ce dernier soupir
Qui pousse à ouvrir la porte vers cet ultime supplice
Menant vers ce précipice appelé « suicide »
Vous clamez « l’égalité »
Quelle absurdité !
Retranchés derrière vos prestigieux ministères
Vous ignorez tout du monde de la misère
Quand allez-vous enfin y être sensibilisés
Et cesser de gangrener cette terrible réalité
Qui poussent les plus essoufflés et fragilisés
A abdiquer et se supprimer
Et proclamer en toute sincérité
L’abolition de toutes ces inégalités.
Véro le 17/02/2007
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C’est sur on aurait tendance à plaindre Gégé d’après le texte de Véronique mais ce qu’elle ne dit pas c’est qu’il touchait sa retraite de salarié régime général (comme moi) et qu’il était propriétaire de sa maison. Certes, il aurait pu profiter de sa retraite si ses suçons de gosses n’étaient venus vivre chez lui plutôt que de travailler (leur embonpoint ne leur permettant pas de garder leur travail !!!) Et puis avoir « mangé » les économies des parents mariniers qui eux, avaient économisé sou par sou, en un clin d’oeil – heureusement, prévoyant, ils avaient prévu leur sépulture à temps ! – Et puis, un Gégé que j’ai rencontré à France télécom, achetant un portable à de 5O euros payés en
espèces ? Alors Véro ?????
il y a précarité et précarité : gégé n’en faisait pas vraiment partie : une retraite du régme général, une maison en propriété …. seulement des gosses qui ne veulent pas travailler mais roulent en scooter, ont tous des portables dont ils auraient pu se passer, et puis un sacré culot de faire la manche sur son lieu de résidence et de travail.
Je ne connaissais pas Gégé… Néanmoins la sensibilité avec laquelle Véro en parle me dit que cet homme n’était certainement pas très heureux en dépit de sa retraite du régime général et de sa propriété… Le suicide n’est-il pas un acte désespéré que l’on pose quand n’a plus rien à attendre de personne à commencer par soi-même?…Pour Gégé, la précarité se situait probablement bien ailleurs que dans l’avoir… Il vivait, à n’en pas douter, dans une forme de précarité qui ne lui a laissé que le choix de tirer sa révérence. Salut Gégé…
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bonsoir et oui je connaissais gege, un brave gars. Dans son cas à Montereau ils sont beaucoup.
est ce que ce texte a été écrit pour la circonstance, ou est il beaucoup plus ancien ?
Connais-tu personnellement cette Véronique ?