Machines à voter : boutons de Panurge ?
Vous le savez, notre député-maire-ump chérit les gadgets électroniques en tous genres : tableaux de plus en plus interactifs, téléphones cellulaires dernier cri qui envoient des sms pendant les conseils de la Communauté de Communes, sans bien évidemment oublier les machines à voter électroniques dont il a commencé à équiper Montereau.
(Et ce, grâce à un décret du ministère de l’Intérieur du 17 novembre 2003, sous l’ère du prédécesseur de M. BAROIN.)
Comment ne pas résister à l’appel des sirènes de la modernité galopante, je vous le demande un peu !
Chantal Enguerhard, elle, n’est ni députée, ni maire, ni même monterelaise.
Informaticienne, enseignante-chercheuse au CNRS (on voit par là qu’elle touche sa bille en ordinateurs, comme dirait ma coiffeuse), elle a exprimé, avec son association, les plus vives réserves quant à la fiabilité de ces machines, et a émis des doutes sur le processus démocratique généré par ces appareils.
Ces machines sont des ordinateurs, donc soumis aux caprices des octets et autres bits. (Qui n’a jamais connu et pesté contre un plantage, que ce soit sous Windows ou sous Mac OS ?)
De plus, les résultats peuvent être faussés, puisqu’il est toujours possible de rentrer dans un code-source.
Ensuite, Mme Enguerhard résume d’une jolie formule la faiblesse du système démocratique : « C’est comme si vous aviez confié la soirée électorale à un prestataire privé. Une fois que tout le monde a voté, il prie le Président et ses assesseurs de sortir du bureau de vote, s’y enferme, procède seul au dépouillement, sort du bureau et proclame les résultats officiels. »
Avouez que vu sous cet angle, la modernité procure un inévitable frisson dans le dos…
(Et même si en cas de litige, le ministère de l’intérieur a confié la vérification du processus au Bureau Véritas, qui appartient au passage, au Baron Sellière…)
Les Verts, le PC, M. Bayrou, Mme Lepage, M. Scwartzenberg, entre autres, ont déjà réclamé sans succès l’interdiction de ces ordinateurs.
Dans quelques semaines, les machines à voter recueilleront environ 1,4 millions de suffrages.
En ces temps où les scrutins sont de plus en plus serrés (on se rappelle qu’en 2002, M. Jospin avait été éliminé avec 194 000 voix de retard), il était donc logique de voir fleurir sur Internet des pétitions pour le maintien du bon vieux vote en papier, qui, somme toute, à fait ses preuves…
http://www.ordinateurs-de-vote.org
On pourrait peut-être inscrire sur ces machines « It’s more fun to compete », comme sur les bons vieux flippers ?
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