Faire campagne à la ville !
La dernière ligne droite avant les élections présidentielles étant arrivée, il était normal que beaucoup de militants tractassent sur les marchés monterelais, en ce week-end très ensoleillé de mi-avril.
Et c’est sans doute pour cette raison que nous avons eu la bonne surprise de voir débarquer une belle escouade de jeunes militants à la fois sarkozystes et se réclamant de l’UMP.
J’écris sincèrement et à dessein « bonne surprise » car il est rassurant de constater que des jeunes s’engagent au sein d’un parti, et militent dans la formation politique qu’ils ont choisie.
C’est mon avis et je le partage.
Ces jeunes militants UMP (c’était écrit en violet-parme sur leurs tee-shirts d’un blanc immaculé), enthousiastes, pleins d’illusions et dotés d’une légère acné, ces jeunes avaient en poche un discours bien formaté , prêt à l’emploi, même si l’argumentaire de droite aurait parfois mérité d’être quelque peu rôdé.
Je ne suis pas sûr que même leur Nicolas de chef aurait opiné du sien, quand l’un d’entre eux, en gros, affirmait ouvertement (je schématise un peu mais l’idée était là) qu’il valait mieux prendre de l’argent aux plus pauvres, puisque ces derniers étaient en plus grand nombre dans notre beau pays, plutôt qu’aux plus riches.
Il y a d’autres moyens plus discrets de faire passer la pilule, quand on se réclame de ce parti. Mais bon, mettons ceci sur la fougue et la flamme juvéniles.
En tout cas, la venue de ces jeunes bon chic bon genre sur notre marché a eu un effet inattendu : d’habitude quand nous ne sommes que nous autres, vieux militants socialistes parfois barbus, à distribuer bénévolement nos prospectus, le placier du marché, la police municipale et parfois leurs homologues nationaux nous demandent de déguerpir de cet endroit soi-disant privé. (Je vous renvoie au papier du 7 mars dernier, sur le calendrier ci-contre.)
Et là, coïncidence, hasard, nous n’aperçûmes ce matin aucun uniforme. Le marché avait été renationalisé ! La place du Colonel Fabien n’était plus privatisée ! La place au blé était comme par enchantement redevenue publique ! Hosanna au plus haut des Cieux !
Quoi qu’il en soit, il est un progrès que ces jeunes devraient absolument réaliser.
Il m’a semblé très étrange que des soi-disant militants UMP se voulant locaux, voire monterelais, ne connussent même pas le nom d’un certain Yves Jégo, que je leur annonçais personnellement à l’occasion d’un sympathique échange de tracts et d’idées.
Bon, vous me direz que ceci m’a donné l’occasion de faire œuvre de pédagogie, en leur communiquant l’adresse-url de ce blog.
Moi, vous le savez, quand je peux rendre service !…
Ah ! Un dernier détail ! Dimanche matin, à Surville, aucun de ces jeunes Sarkozystes à l’horizon. Même en tee-shirts immaculés et parme…
Remarquez bien que, même sans le connaître, ils imitaient en cela notre député-maire-ump !…
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El Watan du 16.04.2007
A une semaine de la présidentielle en France
Begag règle ses comptes avec Sarkozy
A Marseille, parti soutenir le candidat centriste François Bayrou, le sociologue lâche des perles devant une assistance qui en redemandait. « Quand j?entends parler de moutons égorgés dans la baignoire, ça ne me convient pas.
Qu?est-ce que ça veut dire, livrer en pâture non pas des immigrés mais des descendants d?immigrés au moment de l?élection présidentielle comme le fait le Front national depuis 25 ans ? Quand on est républicain, on ne peut pas s?offrir ce luxe, c?est impossible ! Pourquoi ne pas essayer pendant cinq ans, une rupture bayrousienne ? » Il appuie là où ça fait mal en rappelant que le candidat de droite n?a toujours pas effectué le moindre déplacement en banlieue. « Il y a des quartiers qui sont interdits à Sarkozy ! Mais il y a des candidats qui offrent des perspectives républicaines, et je suis là pour le dire. Quand Sarkozy a parlé de nettoyer au Kärcher, j?étais embêté ; j?ai dit que ce n?était pas bien et je m?en suis pris plein la gueule pendant deux ans ! Malheureusement pour lui, les propos de Sarkozy ne sont pas tombés dans l?oreille d?un sourd, mais dans la plume d?un écrivain. » Jamais Azouz Begag n?a été aussi présent dans la presse, même si les médias lourds continuent d?être frileux. Jeudi dernier, il a accusé Nicolas Sarkozy d?être « un menteur et de draguer à fond la caisse l?électorat d?extrême droite avec des idées d?extrême droite ». « Quand ce type veut créer un ministère de l?immigration et de l?identité nationale, vous trouvez que c?est du ressentiment personnel ? Quand ce type parle de moutons égorgés dans la baignoire devant 12 millions de téléspectateurs, est-ce qu?il est en train de parler des Islandais ou des Finlandais qui sont en train d?envahir la France ? (…) N?avez-vous pas le sentiment qu?il est en train de draguer à fond la caisse l?électorat d?extrême droite avec des idées d?extrême droite ? Quand un individu, ministre de l?Intérieur, affirme devant un parterre de ministres, que moi, Azouz Begag , j?ai des antécédents psychiatriques, quand il déclare qu?il faut associer immigration et identité nationale dans un même ministère, alors oui, je dis que cet individu est dangereux. Quand un homme comme lui a la maîtrise et le soutien de tant de pouvoirs médiatiques et économiques, et qu?il peut, avec cela, marquer son emprise totale sur la société française, sans supporter la moindre contestation, alors oui, je dis que cet homme est dangereux. » Avec son sens de la formule, il affirme que « c?est un devoir personnel et politique majeur que d?informer les électeurs avant l?élection. Si je laisse faire, je pourrais être accusé de non-assistance à pays en danger ». Il n?épargne pas non plus le lieutenant de Sarkozy, Brice Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités territoriales. « Allez, fissa, sors de là ! Dégage d?ici, je te dis, dégage ! », lui aurait-il lancé le 11 octobre 2006 alors qu?ils étaient assis sur les bancs de l?Assemblée nationale. « Il utilise un terme de l?époque coloniale. Il se croit encore dans l?Algérie de l?indigénat. Je fais le benêt. Je dis que je ne comprends pas le breton. » Fissa est un terme argot d?origine arabe, contraction de « fi sa?a », soit mot à mot, dans l?heure. Le livre d?Azouz Begag, Un mouton dans la baignoire (Fayard), en référence à la fameuse phrase de Nicolas Sarkozy, est en passe de devenir un best-seller.
Rémi Yacine
El Watan du 16.04.2007
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