Soyez stage, sinon !…
Le vendredi 16 mars dernier, notre député-maire-ump décidait de recevoir lors d’un entretien à la fois très rapide et individuel quarante agents horaires contractuels de la mairie, afin de leur signifier une « stagiérisation » à compter du 1er juillet 2007.
Dans le courrier adressé ultérieurement le 22 mars à ces personnels, on pouvait lire que « Cette décision de vous ouvrir les portes de la Fonction Publique a été arrêtée avec mon accord, suite à un examen attentif de votre dossier par une commission créée spécifiquement à cet effet. »
On voit par là que les échéances électorales ont le grand mérite d’accéler le suivi des dossiers et la création des commissions, car il faut bien avouer que certains des agents concernés attendaient ce moment depuis près de trois ans, et vivaient en permanence dans l’attente d’être appelés à réaliser des heures de travail par le service du personnel municipal.
Certains mois, ces agents devaient vivre avec moins de 900 euro, le nombre d’heures réalisées n’ayant pas été important.
Là, maintenant, tout arrive. Mais pas n’importe comment.
Comme au billard, tout se joue en plusieurs bandes.
Je continue le courrier du 22 mars.
«Une fois votre période de stage entamée, vous serez de nouveau évalué, au terme d’un an, afin soit de vous titulariser dans la Fonction Publique Territoriale et donc de faire de vous définitivement un fonctionnaire, soit de prolonger la durée de stage afin de s’assurer que vous avez bien pris la mesure de vos missions, soit ce qui est extrêmement rare de tirer un constat d’échec sur cette année de stage et de mettre un terme à votre contrat.»
C’est le double effet Kiss Cool, l’inconnu Impulse qui vous offre des fleurs, et le goût Canadryesque de l’alcool sans en être : l’annonce de la stagiérisation avant les élections présidentielles et les législatives, la promesse définitive avant les élections municipales !
Je note au passage la prolongation de la durée de stage, au cas où une année ne suffirait pas à bien se rendre compte du travail demandé. On ne sait jamais ce qui peut se produire.
Et le courrier se conclut en ces termes :
« Bien évidemment, je ne doute pas que votre implication dans votre travail et votre conscience professionnelle qui nous ont conduits à vous stagiériser, fassent que cette année de stage débouche sur une titularisation. »
En tout cas, il va sans dire qu’il est bien et juste pour ces personnels d’accéder à la Fonction Publique Territoriale et d’en finir enfin avec ce statut précaire d’agent horaire.
Et il faut rappeler aussi que dans l’isoloir, personne ne voit quel est le bulletin glissé dans l’enveloppe.
Ou quel bouton a été pressé sur la machine électronique à voter. (Du moins, ça, je l’espère…)
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