Devoir de mémoire…
Vous le savez, j’aime les belles histoires, celles qui finissent bien, ces contes qui, comme ceux qui ont bercé toute mon enfance, vous font prendre conscience, plus tard, que la fiction ne dépasse pas forcément la réalité.
Et ces belles histoires commencent bien évidemment par « Il était une fois… »
Il était une fois, dans une municipalité d’Ile de France, à la fois sud-seine-et-marnaise, située au confluent de la Seine et de l’Yonne et à la couleur très Umpienne, un Directeur de la solidarité fait récemment chevalier de l’ordre du Mérite, ayant passé un concours d’Attaché, et qui s’était mis en tête d’obtenir des diplômes.
C’est ainsi qu’il s’inscrivit à l’Institut régional de travail social, l’IRTS, à Montrouge, au 1 rue du 11 novembre, très précisément, afin d’y obtenir une Maîtrise.
Mais, pour obtenir une Maîtrise, il faut évidemment rédiger un mémoire. (Ah ! Ma pauv’ dame, on n’a plus rien sans rien, de nos jours…)
Pris sans aucun doute par le temps, notre Directeur de la solidarité trouva fort pratique de faire rédiger ce mémoire par l’une de ses jeunes subalternes, employée récemment dans la Mairie en question.
Cette jeune subalterne, sous le coup de vives pressions (dont des menaces de renvoi de salariés qu’elle appréciait), dut obtempérer, mais comme elle n’était pas née de la dernière pluie, elle obtempéra plutôt très intelligemment, comme vous l’allez voir.
Elle rédigea ce mémoire sous forme d’un plagiat d’un excellent livre intitulé « Travailler dans les quartiers en difficulté », de Carole DANE.
Précisons qu’elle dut également rédiger des devoirs que l’Institut demandait (quelle outrecuidance) au Directeur de la solidarité, sous peine de voir sa carrière « brisée ».
Au bout d’un certain temps, un proche de notre jeune subalterne, las de ces pratiques, envoya un courriel à un journal dont le titre évoque un palmipède à qui l’on aurait posé des chaînes, et le même courriel à l’IRTS, afin de révéler la manœuvre.
Le Directeur de la Solidarité décida de porter plainte contre X pour diffamation, le 21 novembre 2005. (Je vous passe le numéro du Procès-Verbal, la mécanique de ce conte pouvant continuer sans…) !
Ceci montre bien, au passage, que même pris la main dans le sac, l’important, c’est la contre-attaque et que de victime, on se retrouverait, selon certains, facilement bourreau !
Le 28 mars 2006, la jeune subalterne et le proche furent entendus par les services de police, qui avaient sans mal remonté l’origine du courriel numérique. (Ah ! technique, quand tu nous tiens…)
Tous deux témoignèrent et dirent ce qu’ils avaient à dire.
Depuis, silence radio. On peut être assez serein, néanmoins. Aucune poursuite n’a été engagée, puisque la jeune subalterne n’avait évoqué que la stricte vérité, et puisqu’en matière de diffamation, de toute façon, il y a une prescription de trois mois.
En tout cas, ce qui est certain, c’est que l’IRTS a demandé au Directeur de la solidarité de refaire le mémoire de Maîtrise, après avoir découvert le pot-aux-roses.
Et que la jeune subalterne a démissionné pour aller trouver du travail ailleurs.
Ailleurs, c’est plus sûr !
Comme j‘aurais aimé terminer ce conte par « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants »…
Là, désolé, je crois que ça ne va pas être possible !
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