Classe pas économique
Aujourd’hui, c’est Bécassine qui nous livre une analyse sur le manque de volonté économique dans les différentes politiques de rénovation urbaine.
Une analyse basée sur une étude de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Essonne, mais qui pourrait très bien s’appliquer à Montereau…
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Nos politiques, relayés par certains médias, offrent souvent une image misérabiliste des quartiers. Rideaux des commerces baissés, les quartiers sensibles offrent souvent l’image d’un désert économique, avec une population passive qui ne fait qu’une seule chose : subir un taux de chômage, ou tendre la main pour qu’on lui fasse l’aumône d’une allocation ou d’un travail.
Une image que vient de contredire complètement une étude de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Essonne.
La CCI a mené une enquête dans les zones sensibles de 5 villes d’Essonne à Massy, Corbeil, Evry, Grigny et Etampes, auprès des habitants et des associations.
Résultat : dans ces quartiers, l’envie d’entreprendre souffle deux fois plus fort qu’ailleurs !
Un habitant sur quatre veut monter sa boîte ou créer son activité. C’est énorme : en France, on estime que c’est une personne sur dix qui souhaite un jour monter son entreprise !
La CCI a d’ailleurs fait d’autres découvertes en interrogeant l’ADIE. L’ADIE, c’est l’Association pour le Droit à l’Initiative Econnomique, une association qui prête des petites sommes aux gens qui veulent créer leur activité et qui les aide à monter leur entreprise. Elle a découvert qu’en fait, dans 40 % des cas, l’intervention de cette association consiste surtout à régulariser des « bizness », des entreprises illégales qui travaillent au noir.
Bien avant d’avoir des aides, d’avoir une existence légale, un certain nombre de créateurs d’entreprise dans les quartiers ont déja monté leur activité, dans le transport, dans le commerce de vêtements, ou dans l’alimentaire. Ils ont déjà des clients, des fournisseurs. Mais ils ne se sont jamais enregistrés au greffe du tribunal de commerce !
La raison principale, c’est le déficit d’information, qui les prive des conseils, des aides, de l’expertise et des financements auquels ils pourraient prétendre ! Et donc ils se débrouillent !
La CCI de l’Essonne va recruter des animateurs spécifiques qui vont être chargés de faire de lien entre les différents organismes d’aide à la création d’entreprises et les porteurs de projets. L’objectif c’est vraiment de leur donner accès à l’argent mais aussi aux compétences.
La CCI regrette d’ailleurs que le volet économique soit le grand oublié des programmes de rénovations urbaines. On s’occupe du béton mais pas d’aider la population à créer, à travailler et consommer sur place, regrette la Chambre de Commerce.
Pourquoi cette lacune de taille ? Parce qu’on ne demande pas aux gens leur avis. Et parce qu’il n’y a pas dans les mairies et dans les organismes d’Etat qui pilotent ces opérations, des gens compétents dans le domaine ! Dommage !
Le commerce et l’activité économique sont pourtant un facteur éminent de cohésion sociale…
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