La condition sine qua non
Vous, je ne sais pas, mais moi, si.
Je dois vous avouer que je me suis toujours demandé comment devenir ministre de la République française.
Ca n’a l’air de rien, comme question, mais cette interrogation existentielle m’a toujours interpellé, quelque part au niveau de mon vécu : mais comment donc décrocher un prestigieux maroquin dans les beaux quartiers parisiens, à moins que ce ne soit le contraire ?
Faut-il obligatoirement avoir fait l’ENA, faut-il sortir de Sciences-Po, faut-il embrasser sur la bouche Elkkabach, doit-on fayoter auprès du chef, faut-il écouter tous les matins Jean-Michel Aphatie, doit-on faire du zèle dans sa circonscription, doit-on remercier Michel Drucker ou bien faut-il trépigner des deux pieds ?
Jusqu’à mercredi dernier, je vous confesse que mon ignorance en la matière était du genre crasse de chez crasse.
Ca, c’était jusqu’à mercredi, jour de sortie du Canard Enchaîné N°4571,un Canard dans lequel on nous rapportait que notre Secrétaire-d’Etat-A-l’Outre-Mer-Maire-UMP s’est plaint auprès de M. Sarkozy de sa ministre de tutelle, je veux bien sûr parler de la martiale Michèle Alliot-Marie.
Et pourquoi la longue liste de ceux qui agacent notre SEAOMMUMP s’est-elle allongée du nom de notre ministre de l’intérieur, je vous prie ? Et bien tout simplement parce que MAM a décidé de superviser un peu les déplacements de son Secrétaire d’Etat. « C’est moi la ministre !« , a-t’elle même rappelé au principal intéressé !
Non mais sans blague ! C’est vrai quoi !
D’où la plainte auprès de M. Sarkozy, (quand on contrarie notre SEAOMMUMP, celui-ci va se plaindre. Ceci, c’est comme un théorème…).
Le Canard Enchaîné rapporte également que M. Sarkozy, vous pensez bien, s’est empressé de consoler notre édile à nous en ces termes :
« Si tu n’es pas capable de te faire MAM, tu n’es pas capable d’être ministre !«
Ô délices suprêmes, ô douce félicité, ô divins raffinements, voulez-vous que je vous dise, fidèles lecteurs flambergiens dont certains sont des lectrices, en lisant cette phrase, je tenais la réponse à ma question !
Pour être ministre, il suffit de se faire MAM ! Oui, oui oui, c’est comme notre président vous le dit !
Bon, il n’a pas pour autant affirmé comment on se faisait MAM, en même temps. D’abord, il faut demander sa permission, puis celle de son compagnon, M. Patrick Ollier, et puis, si l’on veut être réglo, il faut demander également l’autorisation à votre épouse ou concubine.
« Chérie, j’ai envie de devenir ministre, puis-je me faire MAM ? » doit-on entendre dans les chaumières des hypothétiques ministrables.
Mais bien évidemment, une question subsidiaire se pose, et les internautes perspicaces sont toujours en droit de s’interroger !
Mais comment se fait-on MAM ?
La réponse à cette interrogation est des plus ardues, je ne vous le cache pas. Bien des hypothèses sont envisageables, bien des suppositions sont plausibles, et le chemin qui mène à la lumière de la vérité est des plus dangereux!
En tout cas, on voit par là qu’il règne une franche camaraderie au sein de l’axe Place-Beauveau / Rue-Oudinot, et que pour devenir ministre, il faut donner certes de la voix, mais surtout de sa personne !
Bon courage !
Que la suite des événements vous soit propice et néanmoins faste.
Votre dévoué HOU.
—————————————————————————————————————-