Iyi günler, Mukader, görüsmek üzere !
ardi dernier, se déroulait une très émouvante cérémonie à l’atelier des dames de l’E.I.E., l’atelier Echanges-Idées-Entraide.
L’une de ces dames, Mukader, connue et appréciée de tout le quartier de Surville y faisait sa toute dernière apparition et bien des yeux étaient embués…
En effet, Mukader et son mari sont obligés de retourner en Turquie.
Ce sympathique couple avait vécu une première fois en France pendant vingt ans, avec des papiers en bonne et due forme !
Puis, ils étaient retournés au pays pendant sept ans, et étaient revenus pour un deuxième séjour. Hélas, le fait d’avoir séjourné cinq ans hors de France, ce fait-là avait annulé la validité de leurs papiers.
Depuis presque sept ans, ils n’avaient plus de titre de séjour. « On » leur a donc intimé l’ordre de quitter notre pays, un pays qui était aussi devenu le leur.
Mukader et son mari ont choisi de se conformer à la loi française, car ils peuvent disposer d’un pied-à-terre en Turquie.
Oui, mardi dernier, la tristesse et l’émotion étaient au rendez-vous.
L’une des participantes à cette cérémonie d’adieu, qui est aussi une Flambergienne assidue, a écrit un très beau texte, qu’elle m’a autorisé à vous livrer.
Iyi günler, Mukader, görüsmek üzere !
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MUKADER
Il ne suffisait que d’un papier
Pour qu’enfin tu sois autorisée
A résider dans cette France que tu as adoptée
Mais les politiciens ont décidé
De te contraindre à retourner
Dans le pays où tu es née
Il ne suffisait que d’un papier
Pour qu’enfin nous soyons autorisées
A poursuivre ces moments de convivialité
Et à nous transmettre toute ta gaieté
Mais aussi, à nous faire goûter
Grâce à tes petites mains magiques
De jolis plats tels que tes pizzas
Aussi majestueuses que délicieuses
Mais là encore, les politiciens nous ont affligés.
Sans même te connaître, ils ont proclamé
Et ce sur un simple dossier
« Vous devez nous quitter ! »
Il ne suffisait que d’un papier
Pour qu’enfin nous puissions à nouveau nous croiser
A Surville, dans l’un de ses quartiers
Et échanger quelques banalités
Mais là encore, ils se sont prononcés
Mais sache Mukader, que nous n’avons pas besoin de leur papier
Pour t’avouer que tu vas beaucoup nous manquer
Et que tous nos instants partagés resteront gravés
Que ce soit pour nous les dames de l’EIE ou tous les enfants
Même sans ce précieux papier
Nous avons eu cette formidable chance de te côtoyer
Alors, pourquoi ne pas espérer que ce départ imposé
Puisse un jour nous permettre de nous retrouver
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais
Que ton retour dans ta Turquie natale s’accompagne d’une multitude de couleurs
Toutes comme celles qui émanent de ton cœur
Et surtout que l’absence d’un unique papier
Ne te fasse pas perdre ton sourire
Qui à lui seul reflète ta luminosité et ta générosité
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