Et pendant ce temps-là…
t pendant ce temps-là, Montereau était placée sous le signe du feu.
Je ne reviendrai pas ici sur le malheureux feu d’artifices qui tomba le 14 juillet dernier à l’eau, en raison de l’inéluctable et sempiternelle poussée d’Archimède.
Non, je veux hélas parler des exactions qui ont une nouvelle fois eu lieu en ville haute.
Vestiaires du stade incendiés, au moins une voiture brûlée, « barbecues sauvages » vers la chaufferie…
S’il faut bien entendu condamner les actes criminels, s’il faut surtout laisser la justice faire son travail, s’il faut être tout à fait clair en ce qui concerne l’aspect répression de ce dossier, il faut encore une fois s’interroger sur la prévention, ou plutôt s’interroger sur le manque de prévention qui règne à Surville.
En effet, on voit bien que le renforcement des effectifs de police, l’installation de caméras video, tout ceci ne fonctionne guère : l’incendie de la piscine, l’incendie de la cantine scolaire, les incendies de véhicules, d’appartements, puis ces nouveaux feux estivaux viennent prouver si besoin en était le manque d’actions préventives, le manque de structures adaptées aux réels besoins « du terrain », le manque d’écoute des habitants (à quand le dernier conseil de quartier digne de ce nom ?…).
Ce manque de prévention se fait d’autant plus sentir à la lumière d’une enquête récemment révélée par le Canard Enchaîné.
En effet, une enquête IFOP avait été commandée par le gouvernement en septembre 2006 concernant les violences urbaines de 2005.
Hélas, ce travail mené auprès de 2010 personnes n’allant pas du tout dans le sens gouvernemental, on prit bien soin d’en taire les fâcheux résultats. (Et au passage de s’assoir sur les 40 000 euros qu’avait coûté cette étude.)
Mais de quoi s’agissait-il ?
On voulait mesurer la perception des violences urbaines, par les habitants des quartiers concernés eux-mêmes d’un côté, et de l’autre, d’autres français, ceux-là « hors zones sensibles« . (Je précise bien qu’il s’agit d’une enquête, qui s’appuie sur des faits réels, et non pas d’un sondage.)
Pour les deux échantillons, la réponse est claire.
Ce qui a le plus contribué à la fin des violences, la première réponse est « L’action des travailleurs sociaux et des médiateurs. »
Tout ce qui concerne « l’action des forces de l’ordre« , et tout ce qui concerne le volet répressif n’arrive qu’en quatrième réponse.
Pire. A la question « Comment résoudre les crises ?« , tous les sondés placent en première position la réponse « l’éducation et la formation professionnelle des jeunes« . Puis vient « le renforcement des moyens accordés aux acteurs de terrain chargés de la prévention« .
Seuls 16% des enquêtés retiennent la solution « développement de la présence policière« , et seuls 17% retiennent l’option « rénovation de l’habitat« .
On comprend donc que le gouvernement, qui, le 20 juin dernier, annonçait en cette période de réduction de la fonction publique, le déploiement de 4500 policiers supplémentaires au sein de 200 unités territoriales de quartier, on comprend que le gouvernement ait choisi de passer à la trappe cette précieuse enquête.
Je serais à la place de notre Secrétaire-d’Etat-A-l’Outre-Mer-Maire-UMP-346, et bien que ses tâches ultra-marines ou franciliennes l’absorbent de plus en plus, j’irais quand même y jeter un coup d’oeil…
———————————————————————————————–