Le compresseur d’ulé
ous, je ne sais pas mais moi, si.
Une nouvelle fois, je tiens à rendre hommage à la Directrice du Service culturel de la Mairie de Montereau, qui, me suis-je laissé dire, procédait déjà aux auditions des artistes devant se produire au prochain festival des Confluences.
Cette année, deux soucis viennent évidemment compliquer la délicate tâche de cette impénitente découvreuse de talents, d’où ce coup de chapeau appuyé et amplement mérité.
Oui, deux soucis, deux inquiétudes, deux gageures : comment empêcher les chanteurs de montrer leur zigounette à tire-larigot, et surtout comment les faire renoncer à prononcer, pour qualifier un hypothétique SEAOMMUMP-346 traînant ses guêtres par là, cet épithète quasi homérique qu’est le nom commun « enc…….é » !
Ce défi, croyez-vous que notre héroïne du jour n’allait pas pouvoir le relever ?
Evidemment non ! A la mairie de Montereau, elle n’occupe pas ce poste tellement envié pour rien.
Pour le premier problème, après avoir envisagé de n’inviter sur scène que des groupes féminins (elle n’a en effet jamais vu Nina Hagen sur scène, un micro en main…), elle décida finalement de doter tous les chanteurs mâles d’une gaine en kévlar, à renforts latéraux au tungstène et cadenas en titane incorporé. Ainsi, pour sortir son intimité, à moins d’un chalumeau, d’une pince coupante, et d’un litre d’acide, cet acte relèverait de la pure chimère : en un mot comme en cent, il n’y faudrait pas compter !
Pour le deuxième problème, elle décida d’investir une somme importante dans un tout nouvel appareil électronique développé par l’excellente société Franck Sono, un système acoustique que même les States nous envient : je veux bien sûr parler du compresseur d’ulé.
Le prototype du compresseur d’ulé. (c) et (r) Sté Franck Sono – Nemours
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Un compresseur d’ulé, comment ça marche ?
Pour faire simple, lecteurs qui n’êtes pas versés dans ces choses-là, il s’agit d’un détecteur sonore qui repère à la fois automatiquement et numériquement la syllabe « enc« .
A chaque fois que vient à être reconnue la syllabe « enc« , le micro est coupé (bien évidemment je simplifie pour que vous puissiez comprendre) et la suite est remplacée par un « biiiiiiiip » de bon aloi et de bonne tenue.
Il fallait y penser. Chez Franck Sono, ils y pensèrent !
Ainsi donc, plus de crainte : qui en effet irait porter plainte pour s’être entendu traiter « d’enc-biiiiiiiiip », je vous le demande un peu !
Evidemment, ce procédé comporte un petit défaut : impossible d’inviter sur scène les artistes suivants avec leur titre-phare :
Il était une fois : « J’ai enc-biiiiiiiiip rêvé d’elle ». (Le groupe songe à se reformer, avec une nouvelle chanteuse pas morte…)
Francis CABREL : « Enc-biiiiiiiiip et enc-biiiiiiiiip »
Charles AZNAVOUR : « Hier enc-biiiiiiiiip »
Nolwen LEROY : « Reste enc-biiiiiiiiip ! »
Johnny HALLYDAY : « Il te faut grandir enc-biiiiiiiiip » et « J’aimerais pouvoir enc-biiiiiiiiip souffrir comme ça »
Michel JONASZ : J’t'aimais tellement fort que j’t'aime enc-biiiiiiiiip
Ah ! Ma brave dame ! Que voulez vous ! La perfection n’est pas de ce monde !
Allez ! A demain enc-biiiiiiiiip ! (Yann, tu peux débrancher le bouzin, s’il te plaît ? Merci !)
Que la suite des événements vous soit propice et néanmoins faste.
Votre dévoué HOU.
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Je voudrais sincèrement remercier les deux fiers, vaillants et fidèles flambergiens qui m’ont soufflé le titre de ce billet et le concept du compresseur d’ulé !
Merci encore les gars ! (Ca y est, le bouzin est désactivé…)
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