Indiana Jegones, les aventuriers de la marche perdue
Indiana Jegones,
les aventuriers de la marche perdue
ous, je ne sais pas, mais moi si.
Je me souviens bien qu’il y a quelques mois, quelques cinéastes et écrivains, et pas des moindres (George Lucas, F.F. Coppola, les frères Wachowski, Peter Jackson, J.K. Rowling), m’avaient demandé de les aider en leur fournissant un scénario. Bien entendu, j’avais accepté de leur donner ce modeste coup de pouce, mais pour tout vous dire, je pensais bien que j’en resterais là.
Or hier, stupéfaction ! Dans ma boîte mail, ce courriel tout à fait inattendu :
« Hi, Mister HOU. I’m Steven Spielberg. Could you help me ? George said to me you wrote for him a new sreenplay. Please, I beg you too a new script ! Thanks a lot ! When you are in Los Angeles, I hope you’ll come at home. Kate will be very happy ! See you soon ! »
Moi, vous me connaissez, quand je peux rendre service à mon prochain, surtout si ce prochain se nomme Steven Spielberg, je ne rechigne pas à la besogne.
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Indiana Jegones, les aventuriers de la marche perdue
La lumière vacillante des torches dessinait sur les murs de l’ancien temple aztèco-huhèmepien de Sarkotihuacan des ombres inquiétantes. On aurait dit les silhouettes de guerriers hideux et faméliques revenus des ténèbres afin de punir les deux profanateurs de sépultures.
Les deux hommes, tous leurs sens en émoi, avaient du mal à embraser du regard la totalité de l’immense salle souterraine dans laquelle ils venaient de déboucher.
Vêtu d’une veste de cuir usée, son éternel chapeau vissé sur la tête, un grand fouet dans les mains, Indiana Jegones, car c’était bien lui, Indiana Jegones mit en garde son compagnon.
« Fais attention, Marcus Brolbouy ! Cette salle est pleine de pièges et de chausse-trappes. L’ancienne civilisation huhèmepienne était d’une férocité inégalée. Sais-tu que les huhèmepiens sacrifiaient sur l’autel de ce temple les candidats malheureux qui avaient échoué à obtenir une quelconque investiture au pouvoir régional, et ce, en l’honneur de leur terrible dieu Hapar-Hatchic ? Ils les revêtaient d’ornements en forme de grenouille et leur arrachaient le coeur.
Il va falloir être très prudent pour accéder jusqu’à la dernière des 346 marches du grand escalier au fond de ce sanctuaire, cette dernière marche qui me permettra de me rapprocher de l’esprit sacré de Xavierbertranlcoatl. »
En effet, en plissant les yeux, Marcus Brolbouy put apercevoir tout en haut du gigantesque escalier, une sorte de statuette, un artefact qui semblait posséder sa propre source de lumière et irradier sa stèle.
« Ca y est, Professeur Jegones, je le vois ! Je distingue l’esprit sacré de Xavierbertranlcoatl. Si nous arrivons à temps, vous obtiendrez ce poste au secrétariat du département huhèmepien de notre université. »
Ce faisant, Marcus Brolbouy allait poser son pied sur une sorte de grande dalle, mais Indiana Jegones le retint à temps.
Il fit siffler son fouet et en donna un grand coup sur la dalle qui s’enfonça doucement. Soudain, des dizaines de flèches furent automatiquement décochées par cette simple pression. Inutile de préciser que ces dards mortels étaient enduits de moranite, de lefèbvrine, de karoutchine, de balkanite aigüe, ou encore de pécressite foudroyante, ces poisons huhèmepiens violents et fatals.
« Ca y est, la voie est libre. Qu’est-ce que je t’avais dit à propos de la civilisation huhèmepienne ? Allez maintenant, nous pouvons grimper les marches… »
Arrivés pratiquement à l’extrémité de l’escalier, Indiana Jegones suivi d’un Marcus Brolbouy encore tout flageolant et tout en sueur, s’arrêta subitement devant la dernière marche.
Un craquement sinistre se fit entendre. « Crrrrrrrrrrrrrrrrraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaac ! »
(C’était le craquement sinistre… Ca rend bien, non ? Je vous le repasse :
« Crrrrrrrrrrrrrrrrraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaac ! »)
Mû par un mécanisme caché, le dernier degré commença à s’affaisser. Puis, tout s’enchaîna rapidement. Dans un vacarme assourdissant, au milieu des blocs de pierre, de débris, de poussières, les deux archéologues tombèrent dans un caveau tout noir. Des ossements d’anciens candidats huhèmepiens eux aussi malheureux amortirent leur chute.
Indiana Jégones commençait à comprendre. Sa torche se mit à faiblir, quand soudain, il put distinguer une inscription sur le mur :
« Professeur Jones, c’est moi qui serai secrétaire au conseil du département huhèmepien. Vous, vous croupirez dans ce cachot pour longtemps encore.
Signé: Professeur Chris Jacob. »
Oui, décidément, comme dans les aventures de la 7ème compagnie, pour Indiana Jégones, il allait falloir rester croupir…
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Bon, Steven, si ça manque de créatures huhèmepiennes, n’hésite pas à me le faire savoir. J’en ai encore plein en stock. Mes amitiés à Kate.
Que la suite des événements vous soit propice et néanmoins faste.
Votre dévoué HOU.
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Metropolitan Museum of Art
Ornements en forme de grenouille
Les Aztèques
Anonyme
du XVème au XVIème siècle
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