Supplique pour être soulagé dans la Sous-préfecture de Provins !
ous, je ne sais pas, mais moi, si.
Monsieur notre député-Maire-PR-346-1, une fois n’est pas coutume, je voudrais me tourner vers vous afin de vous adresser une requête.
Que dis-je, une requête, une supplique, oui !
Vous ne pourrez qu’être d’accord avec moi, fidèles Flambergiens, je ne suis pas du genre à abuser, et à saisir notre DMPR-346-1 à tire-larigot, pout tout et n’importe quoi, soucieux que je suis de ne pas lui faire perdre un temps précieux, et désirant réserver ses interventions pour de nobles causes taillées à sa mesure.
Mais aujourd’hui, le temps est venu, l’heure a sonné. C’est maintenant !
L’affaire est d’importance et vous et moi, Monsieur notre édilanous, allons rendre à nos concitoyens un signalé service.
Pas plus tard que lundi dernier, suite à une agression par une bande d’individus supérieurs en nombre, et subséquemment au vol de toutes mes petites affaires, je me mis en devoir de me mettre en règle vis-à-vis de la Loi en allant à la Sous-Préfecture de Provins me faire délivrer un duplicata du Certificat d’immatriculation de mon fier et mécanique destrier.
Que celui qui n’a jamais attendu à la sous-préfecture provinoise dans la salle prévue à cet effet, que celui-là sache que c’est à cet endroit précis qu’il pourra appréhender à sa juste mesure le concept signifié par le verbe attendre.
J’avais reçu à l’accueil un petit bout de papier frappé du numéro 84.
J’étais donc le numéro 84, et devant moi attendaient mes nouveaux collègues en numérologie, Messieurs 78, 82, 79, 81, Mesdames 78, 83, sans oublier Mademoiselle 80.
J’avais l’impression d’appartenir à une nouvelle famille, ce qui ne faisait pourtant guère avancer la file d’attente.
Au bout d’un moment, après presque trois quart d’heure d’attente, figurez-vous qu’un besoin à la fois pressant et naturel me prit.
Ce n’est pas parce que vous êtes un chroniqueur en vue et qui va faire refaire les papiers de son véhicule que les besoins naturels et pressants ne vous prennent pas.
Jugeant que j’avais largement le temps d’aller satisfaire aux impérieuses nécessités de Dame nature (Mademoiselle 80 n’était pas encore passée), j’allais demander à l’accueil la direction des toilettes.
Hélas !
Vous n’allez sûrement pas le croire, mais la sous-préfecture de Provins, pourtant équipée en machines et appareils de toutes sortes plus sophistiquées les unes que les autres, la sous-préfecture de Provins n’est pas équipée en toilettes pour le public ! C’est comme ça, me dit d’un air navrée la préposée derrière son comptoir. Il faut donc ressortir et « aller derrière l’église aux toilettes publiques ».
Ce que je fis. Comme dirait ma crémière qui a passé de très bonnes vacances, je vous remercie de vous en soucier, « ça urgeait » !
Je sortis de la sous-préfecture, localisai l’église, puis les provinoises vespasiennes, je fis ce que j’avais à faire, et rentrai soulagé et finalement heureux dans l’administratif bâtiment au portail bordeaux.
(Le trajet de la Sous-préfecture aux toilettes publiques, grâce à M. Google Earth, qui n’avait sûrement pas imaginé cet usage de son invention…)
Horreur ! Malédiction ! Fatalitas !
A mon retour, tous mes successeurs, les 85, 86, 87, j’en passe et non des moindres, toutes ces paires d’yeux me regardaient furieusement pour cause de double attente : mon tour était arrivé pendant ma sortie mictionnelle, et la gentille fonctionnaire que je remercie sincèrement m’attendait, compatissant à mon envie pressante. Elle avait dû passer par là, très certainement !
D’où ma supplique, Monsieur notre DMPR-346-1 !
Vous qui avez le bras long, vous qui avez de l’entregent, vous qui connaissez bien M. Thierry Baron, ci-devant sous-préfet, pourriez-vous lui suggérer, lui qui reçut récemment la légion d’honneur au titre des quotas réservés au Ministère de l’Intérieur et de l’Outre-Mer, pourriez-vous lui demander de bien vouloir avoir l’obligeance de décréter la construction dans son administration de toilettes publiques ?
Monsieur Baron, il en va du bien-être, mais également de la santé de ses administrés, finalement.
Bon, à votre décharge, M. le Sous-préfet, les toilettes publiques derrière l’église sont gratuites.
Il n’aurait plus manqué que j’eusse à vous demander le remboursement de frais de miction !
Que la suite des événements vous soit propice et néanmoins faste.
Votre dévoué HOU.
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