Les joies du Call Center (1) : la chaudière nucléaire
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e vous propose cette semaine une grande série estivale : les joies du Call Center !
Dans la région, nous sommes nombreux à être dérangés par toutes sortes d’appels téléphoniques, des appels issus d’entreprises qui veulent nous vendre des tas de choses plus ou moins mirobolantes, plus ou moins inutiles et surtout plus ou moins chères.
Moi, plutôt que de rembarrer les pauvres étudiantes qui sont recrutées et payées une bouchée de pain pour faire ce terrible boulot, j’ai mis au point une petite activité, qui consiste à me lancer dans des improvisations parfois un peu surréalistes, j’en conviens, destinées à faire vagabonder un peu l’imagination de celle qui m’appelle.
Je vous livrerai donc les versions abouties de ces petites causeries.
Quand on n’a pas grand chose à faire….
Un dernier détail : tout ce qui suivra cette semaine a été scrupuleusement retranscrit, j’ai changé seulement le nom des entreprises et celui de mes correspondantes.
Pour le reste, que je sois transformé sur le champ en porte parole du Parti radical si je travestis quoi que ce soit !
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La chaudière nucléaire
- Allô, je suis bien chez M. Poey ?
- Oui, c’est moi.
- M. Poey bonjour, je me présente, Laëtitia de la société Oncelégèle. M. Poey, comme vous le savez et suite au Grenelle de l’environnement, la société Oncelégèle se propose de vous faire réaliser d’importantes économies en matière de chauffage, et vous venez d’être tiré au sort ! M. Poey, vous êtes-bien propriétaire de votre habitation ?
- Oui, c’est vrai !
- M. Poey, comment êtes vous chauffé ?
- Je suis chauffé avec une chaudière nucléaire.
- Très bien M. Poey.
Laetitia, plongée dans ses fiches, ne semble pas mesurer la teneur de la réponse. Elle a besoin d’une petite précision :
- Et votre chaudière, elle fonctionne à quoi ?
- C’est une chaudière nucléaire qui fonctionne à l’uranium enrichi.
- …………………………..
Grand moment de solitude, de la part de mon interlocutrice, Laëtitia commence à se poser de sérieuses questions…
- Mais ça existe ça, une chaudière nucléaire à l’uranium ?
- Oui, c’est un prototype. Je suis ingénieur à l’ANDRA. Vous connaissez l’ANDRA, Laetitia ? (A mon tour de poser un peu quelques questions, sans blague…)
- Ah non !………
- C’est l’Agence Nationale pour la gestion des déchets radioactifs. Je teste un prototype de chaudière nucléaire individuelle, qui permettra de se chauffer pour pas cher du tout.
- Mais c’est rare ça, c’est nouveau, j’en ai jamais entendu parler, vous pensez que ça va marcher ?
- bien sûr, Laetitia… A l’ANDRA, on a très bon espoir de voir se développer un véritable marché du chauffage individuel nucléaire.
- Mais, M. Poey, c’est pas un peu dangereux ?
- Pensez-vous, Laetitia… Maintenant, la technologie est presque au point, l’uranium arrive par convois secrets, et je n’ai plus le droit d’aller dans ma cave… Bon, je ne vous cache pas qu’une fois par an, on fait évacuer tout mon village pendant une petite semaine, et une dizaine d’ouvriers originaires d’Ouzbekistan vient réviser ma chaudière nucléaire, c’est pour l’entretien. Mais c’est vite passé, une semaine. Et puis, ils sont ouzbèques !
- Oh là là….
- Pensez-vous, c’est l’avenir !
Laetitia, un peu étonnée, retrouve quand même son objectif :
- Mais M. Poey, quand cette chaudière sera à remplacer, peut-être pourriez-vous consulter nos tarifs ?
- Certainement, Laetitia. Mais bon, en même temps, l’isotope de l’uranium s’appauvrira dans à peu près 750 années… En 2759, vous pourrez me rappeler, j’aurai peut-être besoin de vos services !
- Alors, je ne vais rien pouvoir faire pour vous aujourd’hui, M. Poey ?
- Vous ne voudriez pas en tester une, de chaudière nucléaire, vous, par hasard ? On cherche des sites, à l’ANDRA !
- Oh non, alors ! Et puis de toute façon, je suis locataire, moi. Merci de m’avoir accordé ces quelques instants et bonne fin de journée, M. Poey.
- Au revoir, Laetitia !
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Je pense que Laetitia se souviendra assez longtemps de cette chaudière nucléaire !
A demain, avec un congélateur maudit !
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pas sympa pour cette fille qui peut être fait de grande étude, moi je réponds poliment les remercie et leur souhaite bon courage ,je ne pense pas qu’a son âge vous auriez apprécie…………….on peu rire mais pas avec des jeunes qui son prêt a faire tout pour avoir un peu d’argent pour vivre normalement en faisant leurs études
Que MONTEREAU se rassure, la plupart du temps, ce ne sont pas des étudiants en cours d’études qui pratiquent le « démarchage par téléphone » mais des employés dont c’est le travail permanent. Ce sont les nouvelles techniques de vente. (Le démarchage par internet en fait aussi partie).
L’entreprise de démarchage est basée dans un pays francophone, quelque part en Afrique, en Tunisie ou au Maroc. Les employés sont payés au tarif du pays où ils résident et travaillent en sorte pour une entreprise française qui assure, à prix bas, sa publicité – Leur objectif est simple, vendre n’importe quel produit ou plus exactement le produit de la société Machin….ils sont « formatés » pour cela, ils ne perdent presque jamais leur objectif de vue, sauf avec Monsieur Hou et parfois d’autres qui « font de la résistance » au démarchage à domicile ou par téléphone.
C’est fortement dénoncé par les associations de consommateurs et illégal.
Nous apprécions là, l’humour décapant de Monsieur Hou.
Mais où sont les VRP d’antan ?
Morale de l’histoire « tel est pris qui croyait prendre ».
Je ne vois pas en quoi le démarchage téléphonique serait illégal (article de loi ?), sauf si l’on est en liste rouge ou orange (Article R10-1 du Code des postes et des communications électroniques).
Le Maroc et la Tunisie, aux dernières nouvelles, sont des pays d’Afrique.
Les salaires pratiqués dans ces pays par les centres d’appel sont supérieurs aux salaires moyens locaux, et les employés y sont également, souvent, des étudiants.
Les VRP d’antan étaient des plaies ambulantes.
L’humour de M. Hou doit plutôt amuser la jeune personne, probablement habituée aux insultes.
Les plateformes externalisées ne font pas que du démarchage mais aussi de la « maintenance » et les pays d’Asie sont aussi mis à contribution pour le prix de leur main d’oeuvre !
En France, les étudiants qui acceptent ce genre de travail, celà leur permet de « survivre » et pas toujours de « vivre normalement »en faisant leur études.
Le plus souvent, les études patissent de ce genre d’activité – mais, si l’on est pas issu d’un milieu qui permet d’étudier sans avoir recours à ces palliatifs
que faire quand on voit comment l’Etat traite ses Etudiants, ses Universitaires, et les Universités ?
M. Poey, vous me faites rire. J’attends impatiemment la suite de vos aventures téléphoniques.
quand je dit vivre normalement c’est un toit pour dormir et manger je ne pense pas que même bien payer comme vous le dite ces gens la vive au dessus du seuil de la pauvreté
alors pour moi rire d’eux .bof…………..
Continuez continuez ! on pourra toujours faire le point et en débattre après les vacances.Pour le moment cela nous fait bien rire et ce n’est pas si souvent, et tant pis pour les « rabats joie »
n’oubliez pas que très souvent les jeunes gens que vous avez ainsi au téléphone ont une rémunération variable qui peut être conséquente (2 X Smic) leur faire perdre du temps et miroiter de faux espoirs n’est pas très sympa.
Enfin pour certains télé acteurs ce type de job peut aussi être une point d’ancrage pour un retour à l’emploi après un « accident » professionnel.
vous vous amusez, c’est bien mais surtout ne perdez pas de vue qu’il s’agit de leur travail, peut être êtes vous en activité, apprécieriez vous que durant vos heures de travail un client ou un collègue ridiculise vos compétences?
à votre disposition pour vous faire visiter un centre d’appels basé Bordelais