L’enchère est faible !
Aujourd’hui, c’est un petit document assez curieux qu’a déniché pour nous notre PFD, notre Poseur de Filets Dérivants.
Dans son chalut, est venu s’accrocher un objet étonnant, et ce, par l’intermédiaire du site d’enchère en ligne E-Bay.
Voici ce qu’un nostalgique de toute une époque vendait le 19 août dernier, sur E-Bay.
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Un pin’s ! Mais pas n’importe quel pin’s, Mesdames et Messieurs ! Un pin’s « Michel Vialatte, une énergie pour Besançon« . Prix de départ : 0,20 Euro.
Ne me dites pas que vous avez oublié qui était Michel Vialatte….
Si ?
Voici un petit rappel des faits… (Ce que je vais faire est assez honteux, mais comme c’est dimanche, je m’en vais vous recopier un peu ce que j’avais déjà écrit….)
Et puis, bon, c’est un peu l’occasion de réviser nos classiques avant la rentrée…
…
Michel Vialatte et Yves Jégo ont été condisciples et ont usé ensemble leurs fonds de culotte sur les bancs de l’université.
Ils y sont devenus amis. A tel point que Michel Vialatte, qui avait des responsabilités politiques au RPR de Besançon (il en fut conseiller général), sera le témoin du premier mariage d’Yves Jégo.
Puis, il se sont retrouvés en Essonne, à la glorieuse époque de la présidence de Xavier Dugouin, le célèbre papa de notre Sommelier.
Michel Vialatte a été condamné à 5 ans de prison dont 18 mois avec sursis par le tribunal correctionnel de Nice pour corruption, trafic d’influences et favoritisme, le 12 juin 2004.
On lui reprochait d’avoir truqué deux marchés publics de Nice, (le nettoyage de graffitis et la rénovation du stade de football).
A l’époque, il était directeur des services de la ville de Nice depuis 1997. On le surnommait le « Maire-Bis ». On parlait même à l’époque “d’un pacte de corruption” entre lui et plusieurs intervenants qu’il a connus au Conseil général de l’Essonne, toujours à l’époque de Xavier Dugoin, dont Pierre Berest et Philippe Pariset (gérants de la société A3COM) qui étaient tous au passage membres le la Grande Loge Nationale de France.
Un affairisme maçonnique connu à Nice, et combattu par le procureur De Montgolfier qui a réussi à faire tomber le doyen des juges d’instruction impliqué dans de nombreuses irrégularités.
C’est à cette occasion que le nom d’Yves Jégo apparaît : il est député et le 16 juillet 2003, profitant de son mandat et de la loi GUIGOU votée en 2000 permettant aux parlementaires de visiter l’état des prisons, il rend visite pendant une demi-heure en tête-à-tête à Michel Vialatte.
Grâce au témoignage d’un gardien de prison, l’affaire éclate au grand jour et Eric de Montgolfier demande des comptes : « Michel Vialatte a été placé en détention pour éviter tout contact avec l’extérieur. »
(A noter que le Directeur adjoint de la Maison d’arrêt de Nice affirme le 15 octobre 2003 que le même jour que la visite d’Yves Jégo, le commissaire Frédéric Lauze, à l’époque commissaire central de la Police de Nice rend lui aussi visite à Michel Vialatte.
A noter également que Michel Vialatte va recevoir un courrier du président de la Cour d’Appel de Versailles, Joseph Valentin, qui lui conseille de ne pas hésiter ” à dire que tu ne te souviens plus lorsque tes souvenirs sont flous. »)
Le procureur De Montgolfier découvre que les deux hommes se connaissent.
D’autant que Michel Vialatte a travaillé à Montereau en 2001.
Le parquet de Nice ouvre une information judiciaire contre X pour prise illégale d’intérêts le 1er juin 2004, les enquêteurs de la brigade financière se rendent à la mairie de Montereau afin de demander des dossiers relatifs à une mission de conseil effectuée par Michel Vialatte entre décembre 2000 et octobre 2001. Il s’agissait d’une réorganisation des services de notre ville.
Ils vont ensuite perquisitionner le siège de deux sociétés situées à Boulogne, dont “Timée éditions” dans laquelle Yves Jégo possèdait 38% des parts.
La deuxième, est la société « Light consultants », au sein de la laquelle Yves Jégo a travaillé de 1999 à 2002, après son passage au Conseil général de l’Oise sous l’ère Jean-François Mancel.
Les enquêteurs saisissent des documents sur le tramway niçois et le recrutement d’un directeur à la mairie de Nice. Yves Jégo, alors Maire de Montereau, était chargé de ce recrutement.
Comment les enquêteurs ont-ils fait le lien ? La visite d’Yves Jégo à la prison de Nice a été largement relayée par la presse et une lettre anonyme très bien informée était arrivée au parquet de Nice.
Tous ces détails ont été narrés à l’époque dans différents quotidiens et hebdomadaires, que celui qui est en train de vous faire perdre votre temps dominical tient à la disposition de qui voudrait bien les consulter.
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Mais voyez-vous ce que c’est que l’amitié, tout de même ? Le pin’s n’a même pas trouvé acquéreur…
Moi, j’aurais été à la place de notre édilanous, j’aurais quand même surenchéri sur l’offre de départ…
Sans toutefois dépasser la limite de 3,46 Euros…
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