Retour sur le tour
e voudrais revenir aujourd’hui sur l’une des dernières images qui nous restent du Tour de France, qui comme vous le savez, vit cette année sa dernière étape démarrer de Montereau.
Heureuse la municipalité qui communique, bienheureuse la Mairie qui peut s’offrir le luxe d’une telle dépense, n’en finis-je pas de vous répéter.
Mais ce n’est pas cet aspect des choses qui va me fournir l’angle de mon papier quotidien.
Je voudrais vous entretenir d’une tradition qui n’est plus tout à fait ce qu’elle était. Vous savez comme ma crémière, que tout fout l’camp, ma pôv dame…
Je ne vous parlerai ni du dopage qui se spécialise, ni des cancers qui s’abattent sur les champions comme la peste de 1720 sur Marseille, ni même des chroniques du plus que très regretté Antoine Blondin qui nous manquent tant.
Autrefois, dans le Tour de France, une tradition très bon enfant voulait que les militants de la CGT peignissent sur les routes sur lesquelles roulaient les coureurs, quelques nuits avant l’étape, les initiales de leur syndicat.
Ca donnait à peu près ça :
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Le but de l’opération était bien entendu de bénéficier d’une publicité quasiment gratuite sur les images tournées soit en moto, soit en hélicoptère.
Mais des édiles bien pensants, dans de nombreuses municipalités assez peu en phase avec ces militants-peintres de nuit, demandaient dans la journée qui suivait à leurs employés techniques de repeindre par dessus les trois lettres afin d’empêcher la délivrance du sigle aux caméras d’Antenne 2. (Les moins de 20 ans ne connaissent pas Antenne 2, c’était France 2 avec plus de moyens…)
Or bien souvent, il se trouvait que les employés municipaux diurnes étaient à peu près les mêmes que les militants-peintres nocturnes.
Et l’on avait droit à ce genre de réalisation :
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Les trois lettres blanches étaient consciencieusement « effacées » en gris foncé, de telle sorte que le sigle était toujours bien visible.
C’était de bonne guerre, et ceci avait le don de me plonger dans une hilarité assez profonde.
De nos jours, les militants de la CGT jouent toujours du pinceau sur les routes du Tour, et ils ont bien raison.
j’en veux pour preuve ces deux photos prises vendredi dernier, sur la route qui va de Montereau à Forges, à l’endroit-même où Armstrong et consorts pédalèrent d’arrache-pied :
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Sur le premier cliché, il reste le C et le T. Celui qui effaça le G était-il propriétaire d’un Contrôle Technique ?
Sur la deuxième image, le T manque… Le CG restant émanerait-il d’un fonctionnaire territorial zélé du Conseil général ?
Je ne sais.
En revanche, je sais que des générations d’enfants ne pourront plus apprendre à lire en commençant par ces trois lettres le C, le G et le T.
Je crois en revanche qu’aujourd’hui, bien des têtes plus ou moins blondes ne soient bombardées subliminalement de U, de M, et de P.
Et je ne parle pas forcément des fils et des filles de turfistes…
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