Le conseil municipal des enfants a failli durer plus longtemps que celui des grands…
amedi dernier, en Salle des Mariages de la Mairie de Montereau, le Conseil municipal des enfants était à moitié renouvelé, sous la haute présidence de M. Jean-Marie Albouy, premier adjoint au Maire.
La séance, prévue à 9h30 débuta en fait à 9h46.
Sur leurs chaises vertes, les petits conseillers tuaient le temps comme ils pouvaient, et les parents, assis quant à eux sur les bancs au fond de la salle, commençaient à s’impatienter.
Au point que j’entendis juste derrière moi une maman faire remarquer non sans une certaine justesse :
« »Ah là là ! Ca n’apprend pas la ponctualité aux enfants, ça ! »
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M. Albouy arriva enfin, et monopolisa longuement la parole pour donner de « bien beaux conseils » concernant le concept de démocratie, avec une curieuse définition, que je vais citer mot pour mot, l’ayant notée fidèlement sur mon petit carnet noir…
La démocratie, selon lui, c’est « trouver autour de ses idées une majorité« …
La démocratie, c’est donc imposer ses idées et c’est donc ne pas entendre celles des autres…
Moi, je croyais que la démocratie, c’était à l’inverse le respect des minorités, le respect des plus faibles, le fait que la fin ne justifie pas les moyens, etc, etc…
On comprend un peu mieux avec cette définition l’étrange climat qui peut régner lors des conseils municipaux des adultes, (la chambre d’enregistrement que peut-être nous allons retrouver ce soir même…), et l’exiguïté de la démocratie locale monterelaise…
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Puis, chaque élève représentant ses collègues de classe résuma son projet : des buts pour chaque cour de récréation, de nouveaux jeux de marelles, des arbres à planter, des projets pour aider les personnes âgées, etc, etc…
L’une des conseillères, scolarisée en classe de CM2, eut une idée formidable à laquelle le public fut très sensible : installer dans la ville des toilettes publiques.
Les élus adultes présents reprirent la parole, ce qui confirma que s’adresser à des enfants sans tomber dans la mièvrerie et le paternalisme, c’est un métier…
Puis, la distribution de matériel promotionnel municipal et d’un jeu de la même farine que celui du tour de France réalisé l’an passé fut distribué.
La péroraison de M. Albouy prit la forme de deux initiatives.
La première fut de convier l’assemblée à un petit rafraîchissement.
Las ! Le buffet dressé dans l’ancienne salle du tribunal avait été prévu pour une réunion ultérieure. Il n’y eut rien à boire et encore moins à grignoter.
Puis, le premier adjoint rappela une dernière fois un ou deux conseils de bon aloi, dont celui-ci :
« Il n’y a rien de pire que des élus absents ! «
Les oreilles de notre Député-Maire-UMP-PR-346-1 durent siffler, lui qui brilla par son absence, ce matin-là…
Il avait assurément beaucoup mieux à faire ailleurs qu’à Montereau…
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C’est évident qu’avec une telle conception de la démocratie, ça explique bien des choses à Montereau.
Etonnante définition de ce mot. C’est étrange, ce n’est pas du tout la même que dans le petit Larousse où l’on trouve : « forme de gouvernement dans laquelle l’autorité émane du peuple »- dans une démocratie tous les citoyens naissent libres et égaux en droits. Je suis d’accord avec Le moretain, ça explique bien des choses……Ne dit-on pas non plus que l’exactitude est la politesse des rois ? Mais faire attendre est aussi une façon de faire comprendre sa « supériorité » à l’autre. Le premier adjoint confondrait-il la démocratie avec le principe de dictature : le pouvoir entre les mains d’un groupe restreint imposant ses volontés au reste de la populasse ? Que restera-t-il lorsqu’ils auront supprimé l’histoire en terminale.
Ce qui est grave en la circonstance, c’est de donner cette fausse définition de la démocratie à des enfants membres d’un conseil municipal, qui devraient faire là, précisément, l’apprentissage de la véritable démocratie.
Depuis quand un élu s’improvise professeur ?
Est-ce la solution à venir pôur supprimer définitivement l’HISTOIRE de tout programme scolaire ?
La Démocratie est la « souveraineté » du peuple, elle n’appartient pas à un élu pour faire triompher ses idées, c’est exactement le contraire.