« Allez, M’sieur Auclair, vot’ dernière question ! »
est en ces termes que notre Député-Maire-UMP-PR-346-1 devait annoncer chaque « question diverse » posée par Henri Auclair, conseiller municipal d’opposition, lors du dernier conseil municipal en date.
Comme si lui, Yves Jégo, évidemment pressé de se consacrer à de plus nobles tâches que le conseil municipal, comme si lui avait le pouvoir de décider combien de questions diverses un élu d’opposition pouvait poser en conseil municipal !
Cette impression de déni de démocratie locale à Montereau est de plus en plus détestable…
Henri Auclair commença par regretter l’étroitesse du local accordé aux élus d’opposition pour se réunir. Il parla pour donner un ordre d’idées de « cabine téléphonique ». Il s’agit du local déjà occupé par Léo Aïello au titre de conseiller général du canton.
Défense jégoïste habituelle : mettre en cause les autres… : « Vos amis alors au pouvoir [ndlr : devenus depuis producteurs de vin, sans doute...] n’accordaient à l’époque aucun local, ce qui ne nous a pas empêché d’arriver là où nous sommes ! «
Ca y est ! Notre édilanous se met à parler de lui au pluriel de majesté !
« Nous » accordera donc une salle municipale à chaque demande formulée par le groupe d’opposition.
« Allez, M’sieur Auclair, vot’ dernière question !«
Eh non !…
Henri Auclair fâcha vraiment notre DMUMP-PR-346-1 en faisant remarquer que les commissions de travail sensées préparer le conseil municipal se réunissaient… sans les élus d’opposition !
De deux choses l’une : si c’est le cas, la démocratie locale est vraiment malmenée, c’est un doux euphémisme.
En revanche, si ces commissions ne se réunissent pas, à quoi servent-elles et qui fait vraiment le travail ?
« Allez, M’sieur Auclair, vot’ dernière question !«
Eh non !…
Le conseiller d’opposition fit remarquer qu’en réponse à sa demande d’organigramme municipal, il ne lui avait été fourni qu’un document passe-partout, en aucune façon nominatif, très peu fonctionnel.
Yves Jégo fit remarquer que seuls les postes importaient et que de toute façon, il était hors de question pour un élu d’aller voir nominativement un chef de service.
« Si vous avez une question à poser, vous devez passer par moi ! »
Tout devait passer par lui. « Pour que ça fonctionne, il faut qu’il y ait une hiérarchie… » asséna-t’il, même si la hiérarchie en question n’est là que très peu souvent…
Et au passage, quand elle est là, cette hiérarchie, elle fonctionne de moins en moins : lors du derniers repas festif des agents municipaux, ces derniers refusèrent qu’Yves Jégo prononce son traditionnel discours. La hiérarchie n’est plus ce qu’elle était, ma pôv’ dame ! Tout fout l’camp !
La dernière intervention d’Henri Auclair fut une question essentielle à la bonne marche de la démocratie locale : il fut question de la place de l’expression d’opposition dans le journal municipal 7/7.
A ce jour, vous l’aurez constaté, les élus d’opposition ne peuvent toujours pas s’exprimer dans le 7/7.
M. Auclair en avait fait la demande lors du conseil municipal en date du 9 novembre 2009.
Il s’agit là bien évidemment de faire respecter… la loi !
Réponse jégoïste : la demande a été prise en compte, mais la municipalité n’a pas eu encore le temps de mettre en place cette demande légale.
Nous fûmes quelques-uns à penser dans la salle qu’évidemment, presque deux mois, c’est trop court pour accorder un espace rédactionnel dans le 7/7, au pro-rata du nombre de conseillers d’opposition.
Et puis, sait-on jamais… Des fois que l’opposition puisse s’exprimer avant les élections régionales…
De plus, je me demande si cette opposition ne pourrait pas demander un espace rétro-actif, pour tous les 7/7 parus sans qu’elle ait pu se faire entendre…
Ca devrait bien faire un 7/7 entier, non ?
(Je vous communiquerai samedi prochain, pour la rubrique « sur le vif », l’échange de courrier entre MM Auclair et Jégo concernant ce dossier. Vous verrez, c’est tout à fait passionnant !)
Avant de vous laisser vaquer à vos occupations favorites, laissez-moi tirer un coup de chapeau aux trois conseillers d’opposition présents de soir-là, Jean-Louis, Léo et Henri, qui parvinrent à montrer, malgré les railleries, la condescendance et parfois même une espèce de mépris affiché, que dans notre chef-lieu de canton, une autre voix se fait entendre haut et fort !
Bravo, Messieurs !
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