Un nouveau grand écart jégoïste !
Avant-Post
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ne curieuse rumeur circulait ces jours-ci, à Montereau en général, et à Surville en particulier…
Ce bruit qui court, tout à fait sérieux celui-là à la différence de ceux publiés sur Flamberge le dimanche, est parvenu deux fois en deux jours à mes oreilles.
Il se dit qu’avec les machines électroniques, la municipalité monterelaise pourrait savoir qui vote quoi…
C’est évidemment impossible (tout du moins, j’aime à le penser), mais c’est une rumeur propre à ne pas encourager à se déplacer pour aller voter…
C’est troublant, non ?
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Un nouveau grand écart jégoïste !
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écidément, notre Député-Maire-UMP-PR-346-1 n’en est pas à un paradoxe près !
Sauf que cette fois-ci, ce grand écart pourrait avoir de bien fâcheuses conséquences.
Sur son blog, Yves Jégo est revenu hier sur le drame survenu à Dammarie-les-Lys, cet ignoble assassinat d’un policier.
Voici ce qu’il écrivait :
« Plus que jamais, notre République doit soutenir ceux qui se battent, chaque jour, pour assurer la protection des français. »
Bien entendu, sortie de tout contexte, cette phrase ne peut appeler qu’à l’adhésion de l’immense majorité de nos concitoyens.
Et pourtant, cette jégoïste déclaration vient de provoquer un grand trouble et une grande émotion.
Qu’a donc fait Yves Jégo, il y a quelques mois, lui qui dit que la République doit soutenir ceux qui se battent chaque jour, pour assurer la protection des français ?
Qu’a-t’il fait, si ce n’est que de procéder au désarmement de sa police municipale monterelaise, sa propre police municipale ?
Oui, celui qui d’un côté dit qu’il faut soutenir ceux qui se battent, désarme de l’autre côté ses policiers !
Avouez que rarement on aura vu plus grand écart !
D’autant que c’est ce même Yves Jégo qui avait armé ses policiers en 1999, ce qui avait d’ailleurs représenté un sérieux poste budgétaire pour les finances de Montereau : équipement, formation des fonctionnaires…
Depuis la loi Chevènement du 15 avril 1999 relative aux Polices Municipales, les pouvoirs des Policiers Municipaux sont quasiment identiques à ceux de leurs homologues de la Police Nationale.
Ils peuvent verbaliser toutes les infractions au code de la route, ils ont obligation d’intervenir sur flagrant délit et d’interpeller l’auteur du délit…
Ils sont Agents de Police Judiciaire Adjoints au titre de l’article 21 du code de procédure pénale et peuvent effectuer des relevés d’identité et d’alcoolémie (sur infraction préalable).
Cependant, la LOPPSI 2 ( Loi d’orientation et de programmation de la performance pour la Sécurité intérieure) leur permettra prochainement de procéder à des contrôles d’identités ainsi que des contrôles d’alcoolémie sans infraction préalable…
Les compétences se resserrent entre les policiers municipaux et nationaux…
Je vous conseille la lecture de l’excellent blog de Georges Moreas « Police et caetera », à ce sujet :
http://moreas.blog.lemonde.fr/2010/02/14/la-police-municipale-sinvite-dans-loppsi-ii/
Yves Jégo, lui, enlève à ses policiers municipaux la possibilité de se défendre, alors que les pouvoirs qui vont être les leurs vont être singulièrement étendus, et donc vont être susceptibles de générer bien des risques supplémentaires.
Il est à signaler que Manuel Valls, Maire socialiste d’Evry, a armé sa police municipale, montrant ainsi au passage que la sécurité n’est pas une affaire d’orientation politique.
Voici d’ailleurs ce qu’il disait lors de la discussion à l’Assemblée nationale de cette loi :
« [...] À Évry, le niveau de délinquance m’a conduit à faire le choix d’une police municipale puissante, afin d’utiliser tous les moyens à ma disposition – ceux de la police nationale, mais aussi ceux de la police municipale. Ce choix n’engage naturellement que moi. Nos policiers municipaux sont plus de quarante, sont installés dans des locaux de très grande qualité, sont armés et jouissent de la confiance de la population. Ils travaillent en collaboration très étroite avec la police nationale, à laquelle ils sont liés par une convention, dans le cadre du contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance.
[...] La question de l’armement sera posée un jour. Si on refuse que les polices municipales soient armées, on risque de les voir disparaître à terme, à moins d’accepter d’être en contradiction avec ce qu’est le rôle d’une police municipale.«
Je voudrais terminer en évoquant une hypothèse que jamais au grand jamais je ne souhaite voir vérifiée…
Si l’un de ses policiers municipaux monterelais venait à être victime d’un tueur, dans l’exercice de ses fonctions, sans avoir pu se défendre, Yves Jégo dirait-il toujours que la République aurait dû soutenir ce fonctionnaire qu’il aurait lui-même désarmé ?
Je me demande bien ce que vont penser les syndicats de policiers municipaux de tout ceci…
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