Everybody lies !
ous, je ne sais pas, mais moi, si.
Une nouvelle fois, j’étais loin de m‘attendre à ce qui va suivre….
Ca faisait longtemps !
En ouvrant ma boîte mail, j’eus pas plus tard que la semaine dernière la surprise de trouver un courriel en provenance de la patrie de l’Oncle Sam (The uncle Sam country…), un courriel signé du Président de la chaîne télévisée ABC. Rien que ça !
« Mister HOU, our television broadcasting audience is in free-fall. Could you help us to catch up and to allow us to attract a large audience and thus new profits? Could you give us the idea of a new television series? Could you write an original scenario ? Many thanks, and kisses to your dairywoman ! »
Vous l’aurez compris, ce courriel était en fait un appel au secours destiné à remonter l’audience de la plus grande chaîne TV américaine. Et moi, vous le savez, les appels au secours, je ne peux y résister……
J’ai donc envoyé outre-atlantique le pilote d’une nouvelle série médicale qui devrait faire un carton !
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et
Présentent :
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Dr JEGHOUSE – Tout le monde ment.
.
La porte vitrée de la salle de réunion faillit voler en éclats tellement celui qui l’ouvrit n’y alla pas de main morte.
Le Dr Jeghouse, c’était lui, vous l’avez tout de suite reconnu, mal rasé, mal peigné, mal fagoté, se préparait une nouvelle fois à déverser toute la haine de son prochain sur l’hôpital Montrosboro.
Il avait laissé sa Eight hundred and seven au parking du sous-sol et l’avait troquée contre une canne en bois de palmier ultra-marin.
C’est là-bas, dans les îles lointaines, qu’il avait contracté ce domotisme aigu, cette terrible infection qui avait abouti à une ablation presque totale du muscle droit antérieur de la cuisse. Conséquences : le Dr Jeghouse boiterait le restant de sa vie et serait définitivement accro à l’umpéïne, ce puissant opiacé qui masquait à la fois sa douleur et sa triste réalité quotidienne.
Les trois assistants de Jeghouse, les Dr Chérase, Alboreman et Ca-Marion, reçurent chacun le même dossier bleu que leur patron lança à la volée en annonçant les symptômes.
« Une paire de malades, Xavier B. et Marie-Luce P. Aucun lien de parenté, aucun contact récent, et pourtant les mêmes symptômes et au même moment : pertes de contrôle, hallucinations visuelles et auditives, propos incohérents, et surtout toutes leurs constantes, je dis bien toutes leur constantes sont en chute libre. Diagnostique différentiel ! Allez vite !
- Euh…
- Bien vu ! Mais encore ? Allez vite ! Diagnostic différentiel !
- Villepinisation fulgurante des fonctions cérébrales, osa Alboreman qui, ce n’était un secret pour personne, avait un faible pour cette maladie auto-immune à l’effet secondaire étonnant : du jour au lendemain vos cheveux devenaient tout blancs.
- Et puis quoi encore, répliqua Chérase, plutôt une borlooïte aigüe, oui ! (On savait que Chérase avait passé trois ans de sa vie à étudier à fond la borlooïte, cette pathologie qui tend à transformer les globules rouges et roses du patient en globules soi-disant verts.)
- Pas du tout, c’est une fillonite rétro-virale, annonça Ca-Marion. Et pour traiter ça, une seule solution : l’ablation complète du système gonado-reproducteur des deux patients.
Le Dr Jeghouse soupira, secoua la tête et sortit de sa poche un flacon rempli de comprimés d’umpéïne. Il en sortit un et l’avala tout de go. Il était seulement 9h30 du matin, et il en était déjà à son 345ème comprimé d’umpéïne.
» Bande d’incapables en blouse blanche ! Un carabin de 1ère année aurait tout de suite trouvé de quoi sont atteints Xavier et Marie-Luce. Vous n’avez jamais entendu parler du rétrovirus de Sarque-Hozy ?
La présence d’une enzyme virale de Sarque-Hozy dans le corps d’un patient fait chuter très rapidement toutes ses constantes. N’importe quelle constante de n’importe quel organe se met à chuter, pour parfois atteindre des valeurs numériques négatives. C’est la chute libre, la débandade, la descente aux enfers !
Allez, vous me les intubez dare-dare, puis pour chacun, un IRM, un scanner complet, une angiographie, une magnétoencéphalographie, une tomographie PET scan, et pour lui, un toucher rectal, ça assurera nos arrières.
Ca-Marion, pour ce dernier examen, tu t’y colles, ça t’apprendra à vouloir tout le temps couper tout ce qui dépasse ! Ca devient lassant à la longue. Exécution ! »
Les trois assistants filèrent sans demander leur reste.
Jeghouse resté seul, posa sa canne en bois de palmier ultra-marin et joua un peu avec une balle bleue et rouge avec un arbre blanc dessus.
Il alla s’asseoir à son bureau, et après s’être assuré que personne ne l’épiait de l’autre côté des parois vitrées du bureau, il en sortit une photo où on pouvait le voir avec des tas de colliers de fleurs autour du cou, ainsi qu’une sorte de couronne faite de fleurs de tiaré.
Cette période de sa vie lui avait coûté très cher, mais c’était quand même le bon temps…
Il arrêta de s’apitoyer sur lui-même et reprit un comprimé d’umpéïne. Le 346ème.
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Si avec ça je ne remporte pas un ou deux Emmy awards, vous avouerez que c’est à désespérer de Michel Simes, Ambroise paré, Alexander Fleming et Hippocrate réunis ! !
Que la suite des événements vous soit propice et néanmoins faste !
Votre dévoué HOU.
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Pas à dire… Les bons petits examens médicaux à l’ancienne, y’a que ça de vrai !
Ils font des tumeurs, chez Renault ?
Et on a même le son pour le prix.
Le syndrome de sark-hozy est terrifiant mais il y a des mesures de profilaxie simples en 2012.
Une nouvelle fois, c’est excellent.
Merci pour cet éclat de rire du matin.
Et pour tenir jusqu’en 2012 on fait quoi ? on avale des pilules bleues par obligation ?
Yves (Poey… c’est chiant, vous avez le même prénom !),je n’aimerais pas t’avoir comme toubib