Encore et toujours de nouvelles expulsions locatives à Montereau !
endant les vacances, les expulsions locatives continuent à Montereau-Fault-Yonne.
Le 9 août dernier, très précisément…
Dans la ville même où le maire Yves Jégo est ce vice-président du Parti radical qui annonçait fièrement dans une dépêche à l’Agence France Presse en date du 21 avril dernier qu’ « Humanisme, écologie et République [étaient] les trois mamelles du radicalisme du XXIème siècle« .
L’humanisme ? Vous avez dit humanisme ?
Le 9 août dernier, des monterelais, hommes, femmes, enfants, se retrouvaient jetés à la rue. Purement et simplement.
Ca, c’est de l’Humanisme où je ne m’y connais pas !
Sahra, militante du DAL, nous avait déjà alertés dans un commentaire. Elle a assisté à l »une de ces expulsions et elle a tenu à écrire le texte ci-dessous.
Pour raconter. Pour témoigner. Pour mettre des images sur ce terme « expulsions locatives ».
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En cette période estivale, certains d’entre nous ont la chance de quitter leur logement pour un lieu de villégiature, d’autres sont délogés « manu militari » par un huissier de justice et les forces de l’ordre.
A Montereau-Fault-Yonne, en ce mois d’août, les expulsions locatives se font en masse ! (Plusieurs sont programmées le même jour)
Il est environ 8h30 9h00, en bas de l’immeuble. Des camions de déménageurs sont là. Ils attendent la venue de l’huissier de justice et de la police.
L’huissier arrive accompagné des forces de l’ordre, monte à l’étage frappe à la porte.
A partir de là tout s’enchaîne très vite, la famille n’a que peu de temps pour préparer un sac où y mettre quelques vêtements, quelques papiers.
Les forces de l’ordre envahissent l’appartement, devant enfants et parents déboussolés, qui ne comprennent pas.
La famille essaye de parlementer avec l’huissier puisqu’une demande de surendettement a été déposée.
Cette demande de surendettement aurait dû stopper l’expulsion, mais celle ci n’est pas encore passée au tribunal.
« Les expulseurs » se permettent d’avoir parfois des propos que je qualifierais de blessants, sinon pourquoi dire devants des enfants : « On fait notre travail, vous n’avez pas réglé vos loyers, c’est quand même pas notre faute ».
Les enfants n’ont pas le temps de prendre leur petit déjeuner, mais ceci n’émeut personne…
L’une des filles sortira en pyjama !
Moins d’une heure après le début de l’expulsion, le serrurier met une porte métallique pour empêcher quiconque de retourner dans l’appartement.
Image d’archive prise lors d’une précédente expulsion à Montereau.
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Image d’archive prise lors d’une précédente expulsion à Montereau.
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Les déménageurs prendront les meubles pour les mettre dans un garde-meuble ultérieurement, il ne faut surtout pas faire de vagues !
Une famille en ce mois d’août se retrouve à la rue dans l’indifférence totale de la municipalité, de l’office HLM, mais pas de problème, le bon droit du bailleur a été respecté.
Une autre famille, pour laquelle, je pense, les services sociaux auraient du être prévenus est en attente : leur expulsion a été reculée en septembre car nous avons eu le temps de demander un référé au juge de l’exécution.
J’ai pris le soin de téléphoner à la Mairie et à l’office HLM « Confluence habitat ».
J’ai eu au bout du fil Jean-Marie Albouy, premier adjoint du maire, pour lui demander de bien vouloir intercéder en leur faveur afin de surseoir à l’expulsion.
L’adjoint d’Yves Jégo m’a tenu un discours d’une rare fermeté. Ses paroles m’ont choquée.
« Le mieux pour eux c’est d’aller dans le privé, au moins là ils seront obligés de payer »
Comme si on n’était pas obligé de payer dans le public… Ce raisonnement est pour le moins surprenant…
« Ce qui est social et juste c’est de donner le logement à une famille qui attend, pas de garder une famille qui ne fait pas d’efforts »
Comme si demander un surendettement, ce n’était pas faire des efforts !
« Qu’ils commencent par se désintoxiquer, ça ne pourra que leur faire du bien… »
Comme si c’était aussi simple…
L’Adjoint au Maire de Montereau, de métier conseiller à Pôle Emploi, serait-il devenu en l’espace d’un été médecin ou psychologue ?
Je me pose depuis une question : comment se fait-il que l’adjoint au Maire ou même le bailleur soient au courant des problèmes d’alcoolisme ou de violence conjugale ?
Mr Albouy , tient d’après lui ces infos suite à l’enquête menée. Mr Sudre, directeur de l’Office municipal monterelais d’HLM m’a tenu le même discours. Ont-ils donc appris ces informations par le biais des forces de police ou d’une assistante sociale ?
Soyons clairs : j’estime que tout locataire doit payer un loyer !
Mais ne devrait il pas y avoir une personne attachée à l’office HLM de la municipalité afin d’aller chez les locataires, de prendre contact avec eux, lorsque les lettres envoyées restent sans réponse ?
Un office HLM est-il en droit de s’offusquer qu’un locataire ne paye pas ses loyers à partir seulement du moment où la dette est supérieure à 25 000 € ?
Pourquoi une nouvelle fois n’ont il pas pris bien avant les mesures sociales prévues par la loi qui se devaient ?
La famille avait été relogée suite à la rénovation urbaine, mais avait déjà une dette qui a débuté en 2001.
On ne peut qu’être étonné quand le locataire a une dette, qu’un office HLM le reloge sans proposer ni de plan d’apurement, ni de plan FSL.
Ils ont relogé comme l’impose la loi mais ne se sont pas préoccuppé de la dette, pour preuve aucune saisie sur salaire n’a été faite par le trésor public dans ce sens…
A Montereau, on laisse courir la dette et puis on expulse !
Je me pose tout un tas de question et le mois n’est pas terminé. D’autres expulsions auront lieu.
C’était un jour comme un autre dans une ville de banlieue où le maire avait décidé de placer l’Homme avec un grand H au centre de tout.
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Merci beaucoup, Sahra.
Grâce à ton témoignage, on sait maintenant comment se déroule précisément ce mécanisme de l’exclusion…
Le 4 septembre prochain, pratiquement un mois après ces nouvelles expulsions, Yves Jégo sera à Lyon pour participer aux « Ateliers radicaux de Lyon ».
L’un de ces ateliers est le suivant :
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Nul doute qu’avec ses expulsions locatives, il se posera en champion « de la préservation de notre pacte social » !
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C’est dégueulasse.
Et Jégo en tant que Président cautionne les procédés de son office ?
Et il se dit vraiment humaniste ?
Merci Sahra.
Je me pose ces questions aussi.
Les relogements suite à la rénovation urbaine sont parfois me semble-t-il conduits de façon »étrange ». Les relogements « tout court » aussi. Comment peut-on, lorsqu’on sait les locataires dans une situation financière difficile (dossier demandé et fourni important) accepter de reloger ou de loger simplement ces malheureux dans des logements dont les loyers ne correspondent pas aux revenus du locataire, le bailleur sait qu’ils n’arriveront pas à les payer ou s’ils le font les mettront en très grandes difficultés. La réponse est dans le vent ou plus exactement dans l’attribution de l’APL qui règle les loyers (réponse de Confluence Habitat : l’APL paie les loyers) oui mais pas les charges…..Il y a là un quelque chose que je ne m’explique pas.
La rénovation urbaine a d’une façon importante provoqué une forte hausse des loyers dont personne sauf les locataires ne se soucie. En période de crise, ce n’était guère le moment d’une telle augmentation associée à des augmentations EDF, GAZ et autres…..la coupe est pleine.
Qui finalement paie la rénovation urbaine ? Les locataires.
Pouvez vous nous dire ce que deviennent ces malheureux ? les services sociaux ont-ils enfin fait quelque chose ? La réponse du premier adjoint est révélatrice de l’état d’esprit des élus actuels à l’encontre de leurs administrés. C’est navrant. Je pensais que la loi obligeait le bailleur a trouver un hébergement provisoire en cas d’expulsion ?
A propos, un peu avant les vacances, nous avions droit à un petit discours dans le 7/7 sur la sécurité et l’obligation de respecter certaines règles à propos des petites motos de cross et les quads. Les locataires de Surville remercient vraiment de tout coeur monsieur le maire auteur de ces promesses qui une fois de plus n’ont pas été tenues.
Ces petites motos empoisonnent tous les soirs les habitants par leurs rodéos en toute impunité et ce depuis le début du mois de juillet. Il faut donc attendre qu’une de ces motos provoque un accident, renverse sur un trottoir (ils montent sur les trottoirs à très vive allure) quelqu’un ou accroche une voiture lors d’une de leurs acrobaties par ailleurs souvent filmées par des copains en voiture pour que l’on s’émeuve en haut lieu de telles folies perpétrées sous l’oeil des caméras ? Si ces rodéos se passaient en ville basse, les autorités auraient-t-elles la même attitude ? J’imagine que non, seuls les Survillois, les gens mis au ban des lieux profitent de ces incivilités.
je trouve sa horrible…
Comme je viens de me faire embauché en CDI chez un bailleur social à Lille (merci Martine au passage) et que je commence debut septembre, je me renseignerait pour voir comment c’est dans le ch’nord. En tout cas je trouve sa dégueulasse
La réponse de JMA es absolument ignoble. De 2 choses l’une, soit il ne connaît rien au locatif privé, soit il est un menteur sans coeur, je vous laisse devenir où est mon avis.
Le locatif privé est actuellement inaccessible au personnes en difficulté. En effet les dossiers sont épais et parmi les documents une attestation de la banque déclarant que le locataire n’a pas de problème financiers. Dans le cas de ses personnes même avec de la compassion et l’utilisation d’un vocabulaire neutre, il ne sera jamais possible à un banquier de rédiger ce genre d’attestation qui engage la responsabilité de la banque.
Je comprends aussi Sahra quand elle parle des poursuites à partir de 25ke. Dans le privé, c’est au premier loyer impayé que les démarches commencent et au 3ème que l’on peut saisir le juge.
Je ne connais pas le dossier de ces personnes mais il est clair que l’expulsion c’est faite avant le dossier de surendettement pour éviter l’effacement des dettes.
Je le répète c’est ignoble.
La question est : pourquoi laisser s’accummuler les dette de loyer.
Sahra et Liz ont raison. Comment un bailleur social ou privé peut-il laisser passer des dettes aussi importantes. Je ne sais pas pour les bailleurs sociaux mais le bailleur privé peut toujours souscrire une assurance contre le mauvais payeur et avertir officiellement ce denier qu’en cas de non paiement de loyer, le bail ne sera pas renouvelé. En cas d’impayé, l’assurance prend le relais, le bailleur est payé.
De la part de « Confluence Habitat » c’est une honte d’agir ou de laisser agir ainsi.
Laxisme, laxisme et encore laxisme.
Comment Mr Chkif patron de la CNL a-t-il réagit ?
et l’association de Mr le Maire, l’Amicale des Locataires ? Les deux sont à mettre dans le même sac.
Mr Chkif est en vacances ou il court toujours en compagnie de sa conseillère municipale préférée derrière les chats pour les faire castrer gratuitement ?
On voit ici quelles sont les priorités de nos élus….subventions renouvelées pour la Castrafiore,locataires expulsés…..
Dans cette bonne ville on préfère donner des subventions (4000 euros en deux ans quand même) pour améliorer le sort des chats et on jette les humains avec leurs enfants dans la rue.
J’ai vu ça sur votre édition MEDIAPART.
Il faut faire savoir ce double discours.
On ne peut pas se réclamer du radicalisme, del’humanisme et faire traiter ses administrés comme de la m…………. !
Réveillons nous !
De retour avec ce papier.
Rien ne change à Montereau…
Toute la « brutalité » d’une expulsion subit par des enfants probablement marqués à vie est-ce là les valeurs du pacte social, de l’apprentissage du respect de l’Homme ?
Il est vrai qu’actuellement les exemples ne manquent malheureussement pas, si l’on considère la manière dont on traite ceux qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui les « Roms »:
démantèlement des camps, destructions des caravanes, « trier les hommes d’un côté, les femmes et les enfants de l’autre, avec menaces de séparer les enfants de leur mère !(ça s’est passé dans une ville que certains confondraient avec la notre)
Ces hommes et femmes ont le tort d’appartenir à une communauté qui a toujours été présente et tenue pour responsable de tous les larcins possibles.
Ils ne doivent pas de loyer,(et pour cause) n’enflamment pas les banlieues,se sédantarisent plus ou moins parfois, mais ils dérangent.
J’ignore ce qui a pu se passer à Montereau, personnellement j’ai toujours connu,dans mon enfance on les appelait des « Romanichels » parqués à la sortie de ST Maurice sur la route de Marolles, ces familles en roulottes tirées par des chevaux, et qui ont été « raflées » pendant la 2ème guerre mondiale pour être sans doute exterminées dans les camps nazis.
D’autres sont ensuite revenus, avec des caravanes, et installés après le passage à niveau de cette même route.
La semaine dernière circulant sur cette route, j’ai constaté qu’ils avaient tous « disparus » une petite tranchée creusée peut-être pour éviter toute réinstallation, des débris laissés dans un coin du terrain…expulsion ? aucun écho médiatique local…
je ne pense pas qu’ils se soient volatilisés ?
Qui est hors la loi puisque cette dernière fait obligation aux villes de plus de 5000 habitants de prévoir des aires d’accueil pour « les gens du voyage « ?
Que voulez-vous, il faut bien répondre à l’insécurité engendrée par les violences urbaines !
Et les expulsés du parc social que vont-ils devenir ? errér sur les routes et raflés pour devenir des apatrydes ?
Nous sommes dans un pays qui se donne en exemple pour sa protection sociale (bouclier contre la crise), sa démocratie, son respect des droits de l’Homme, sa devise est LIBERTE -EGALITE-FRATERNITE.