Du dopage de nos exportations
Durant ces vacances estivales, j’ai reçu, vous vous en souvenez peut-être, le dossier de presse concernant le prochain ouvrage de notre Député-Maire-encore-Conseiller-régional-UMP-PR-346-544.
En effet, notre édilanous, en plus de tous ses mandats, en plus de toutes ses fonctions au PR, en plus de sa mission « Made in France », notre édilanous a trouvé le temps de nous fourguer un nouveau roman historique au titre si numérique :
———-
Rien ne vous étonne sur cette plaquette ?
100 000 exemplaires vendus pour le précédent opus !
Incroyable non ?
100 000 bouquins, comme dirait ma crémière « faut y aller, quand même »…
Je me suis donc rendu sur le site Edistat qui est à la mesure des ventes de livres ce que la rubrique nécrologie est au Figaro : une référence, un repère, un mètre-étalon !
Début juillet, notre édilanous avait écoulé 24.165 ouvrages.
Ce qui est quand même loin des 100 000 exemplaires promis par le dossier de presse de Timée Editions. (Tiens, j’en profite pour vous rappeler qu’il fut un temps où notre édilanous était actionnaire de Timée Editions…)
J’ai donc appelé le service concerné afin d’avoir quelques précisions quant à ces 100 000 fois 1661…
—
Une première explication me fut donnée :
« Chez Editstat, ils ont tendance à minorer leurs chiffres ! »
Réponse pour le moins étonnante quand on sait que ce site fournit un certain nombre d’hebdos et pas des moindres en matière de classement des ventes de livres.
Mais une deuxième explication me fut fournie :
La différence représenterait en fait… les ventes à l’étranger.
Si si ! Les ventes à l’étranger… 75.835 exemplaires écoulés hors frontières !
Sommes-nous vernis tout de même…
Imaginez-vous ce que serait le chiffre français des exportations sans cet apport jégoïste à notre économie ?
Et dire que nous avions ri des propos de Christine Lagarde, ci-devant ministre de l’économie, des propos qui glorifiaient la croissance française !
Elle savait bien, elle, ce que cette croissance-là devait à l’auteur Yves Jégo !
Mais j’y pense soudainement…
Heureusement que Mme Merkel de son prénom Angela et de son état chancelière allemande ne dispose pas d’un aussi grand exportateur chez elle, Outre-Rhin…
On ne parlerait plus de « décrochage » entre les économies allemande et française…
Ah non ! Là, on emploierait carrément comme les alpinistes le terme de dévissage…
—————————