Stratégie pour un strapontin !
n 2007, voici ce que déclarait notre Député-Maire-encore-Conseiller-régional-UMP-PR-346-544. Les propos qui suivent avaient été rapportés par l’hebdomadaire satirique « Le Canard Enchaîné », relayé par Marianne :
« Je ne suis pas une femme, je n’appartiens pas à une minorité visible, je ne suis pas de gauche et je suis fidèle à Nicolas. Je n’ai donc aucune chance de devenir ministre. »
http://www.marianne2.fr/Jego-a-le-blues_a170453.html
L’idée était d’expliquer que pour devenir ministre, il fallait avant tout, bien plus que mettre en avant ses compétences de gestionnaire, il fallait se réclamer de critères bien particuliers.
Alors évidemment, à ma connaissance, Yves Jégo est toujours un homme, et le fait d’être né à Besançon de parents qui tenaient une armurerie ne constitue pas à ma connaissance une appartenance quelconque à une minorité visible.
Et pourtant, sa volonté de revenir aux affaires nationales est de plus en plus affirmée, si l’on en croit les différents papiers publiés ici et là.
Donc, il a fallu que notre édilanous trouve quelque chose d’autre.
Ce quelque chose d’autre, c’est de ménager la chèvre et le chou, ainsi que le suggère la sagesse populaire.
Dans un premier temps, devant la tournure dangereuse que prenait dans les sondages l’UMP, Yves Jégo avait cru bon de rejoindre le parti radical de Jean-Louis Borloo, et d’en devenir l’un des 21 vice-présidents, ce qui n’a pas manqué de faire réagir un certain nombres de fédérations radicales, comme celle de l’Aube.
Je vous avais narré tout ceci en son temps.
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Il avait dans la foulée entraîné dans l’aventure radicale nombre de militants UMP locaux, quelques cadres à la Mairie de Montereau, et bien entendu des élus monterelais de la majorité. La fibre radicale du patron déteint telle une chemise indienne.
En même temps, notre DMCR-UMP-PR-346-544 accepta la glorieuse mission du « Made in France », afin de bien montrer que quand même, il faisait toujours partie de l’UMP.
Et puis, à l’annonce d’un possible remaniement, curieusement, Yves Jégo, d’habitude si prompt à donner son avis sur tout ce qui bouge, curieusement, cet été, Yves Jégo se fit remarquer par une silencieuse discrétion, si vous m’autorisez ce pléonasme, comme seules sont silencieuses les discrétions qui ont vraiment décidé d’être silencieuses.
Ainsi, aucune déclaration concernant l’affaire Woerth, l’affaire Bettancourt, aucun communiqué à l’Agence France Presse concernant les expulsions des Roms, la baisse de popularité abyssale de notre vaillant Prince, les mécontentements populaires concernant la réforme des retraites !
Rien, vous dis-je…
L’idée bien sûr étant de prendre le vent, comme on dit dans la Marine, et d’attendre que les autres fassent le boulot afin de dégager les principaux courants et les principales alliances.
Et c’est ce qui se passe lors de cette rentrée politique à droite.
Et puis après avoir tenté de prendre « le pouvoir » dans le sud- Seine-et-Marne, en essayant d’imposer ses « jégoboys » aux dernières municipales, il a dû battre en retraite devant cet échec. Les candidats élus se réclamaient de Jean-François Copé et/ou de Christian Jacob, les deux vrais poids lourds umpiens de notre département.
On voit par là qu’il a essayé de prendre le pouvoir tout seul et s’est lamentablement planté !
On pourra relire l’excellent article de Sébastien Morelli dans le Parisien en date du 6 mars 2008 :
Notre DMCR-UMP-PR-346-544 a vite changé son fusil d’épaule : il a bien pris soin de se rabibocher avec le député-maire de Meaux, avec qui il était en grand froid.
Et dans un souci de bien montrer son nouvel attachement copéiste, il vient dans la foulée de lâcher complètement Xavier Bertrand, grand « ennemi » du député-maire de Meaux.
Voici ce que rapportait une dépêche AFP en date du 23 septembre dernier :
Propos d’Yves Jégo concernant Xavier Bertrand : « il a été un militant parfait dans son action mais il s’ouvre un temps où il faut être autant militant que proposant ».
«Avec Bertrand, l’UMP n’incarne rien d’autre que le soutien à l’exécutif. Copé, lui, sait organiser des débats. Le parti doit être 50% godillot, 50% aiguillon. Si vous êtes uniquement godillot, vous perdez une partie de votre attractivité«
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Aujourd’hui, on a l’impression qu’au jeu des nominations ministérielles, Yves Jégo est en train de se constituer une main de cartes à jouer , avec à ses yeux des atouts, des figures moins majeures, et d’autres totalement inutiles mais sait-on jamais : il est borlooiste, sarkozyste, copéiste et même MAMo-compatible, au cas où…
Et pourtant, on se demande bien pourquoi Yves Jégo déploie tous ces efforts pour retrouver voiture de fonction, chauffeur, gardes du corps, appartement de fonction dans un ministère…
Ne déclarait-il pas très récemment :
“Faire de la politique, c’est pas penser qu’à soi, c’est pas penser à sa carrière, c’est pas penser à son avenir.“
http://www.publicsenat.fr/vod/le-22h/le-22h/66438
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