De l’art de la contradiction !
Le très municipal et très jégoïste organe « 7/7″ possède à mes yeux deux vertus essentielles :
1) La tribune de l’opposition rédigée par Henri Auclair.
2) On y trouve parfois des textes issus de la majorité, des textes, comment vous dire… des textes magnifiques et grandioses !
J’en veux pour preuve ce papier qui figurait en première page du n°449, daté du 6 au 13 juillet de cette année, un article consacré à la démolition des terrasses d’Alembert et des tours Lavoisier.
Je vous laisse découvrir ce chef-d’oeuvre, et vous demanderai de remarquer une perle, comme seul ce journal sait nous en produire, et ce, pour notre plus grande hilarité :
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Avez-vous remarqué ce qui me remplit de joie, à sa lecture.
Oui, Non, langue au chat ?
Réponse.
Yves Jégo nous l’assure : « détruire un bâtiment n’est pas un spectacle [...]«
C’est pour cette raison qu’il fait « grignoter » plutôt qu »‘exploser » les bâtiments.
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Puis, deux colonnes plus loin, que peut-on lire : tout simplement que l’on va pouvoir visiter la démolition !
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Bon, mais attention, hein, ce n’est pas un spectacle, même si l’on peut visiter !
Magnifique, non ?
Au delà de cette jolie et nouvelle contradiction qui démontre une nouvelle fois la célèbre cohérence municipale monterelaise, de nombreux habitants du quartier, ainsi que votre serviteur pensent que c’est un véritable scandale que de faire démolir ces tours qui étaient encore dans un très bon état.
Problème de délinquance, problème de lieux propices aux squats et aux trafics en tous genres ?
Plutôt que de sécuriser les lieux, plutôt que de mettre en place une police de proximité, plutôt que d’organiser des actions de prévention en la matière, notre édilanous préfère tout raser.
Comme dirait ce monsieur d’un certain âge que j’ai rencontré en prenant la photo ci-dessous : « Avec le nombre de gens qui n’arrivent pas à se loger, on démolit ça ? C’est une honte !«
Pas mieux !
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Oui, un maire qui se fiche pas mal du peuple … qui pourtant lui est fort utile pour jouer à l’élu quasiment de gauche et vanter le nombre de logements sociaux dans sa ville.
Une honte : ces tours auraient pu être rénovées.
Eviter la gabegie des deniers publics serait un minimum à attendre d’un élu.
J’ajouterai que détruire le vertical pour construire à l’horizontale ne résout pas les problèmes de difficulté de vie ni de mixité sociale.
Je ne suis pas un fanatique de la démolition reconstruction, mais il me semble que l’architecture du type « tours sur dalle » pose vraiment problème. Un peu partout en France, on démolit ce type d’immeubles, qui est ce que la charte d’Athènes a produit de pire. Il est vrai qu’on manque de logements sociaux, mais qui veut encore habiter ce type de logements là ? Je laisse chacun à un examen introspectif : « voudrais-je habiter les tours Voltaire? »
D’accord avec Michelle Dessler sur un point : le coût. Un jour il faudrait calculer le coût macroéconomique de la politique du logement en France depuis cinquante ans.
Il y a des SDF qui seraient bien contents d’avoir un toit… Combien de jeunes couples souhaiteraient pouvoir démarrer leur vie ailleurs que chez papa et maman ?
Moi je suis certaine qu’on trouverait des locataires avec des batiments rénovées et des services.
Oui, mais vous-même ? Le problème de ces grands projets, et aussi des rénovations actuelles, c’est qu’on pense beaucoup à la place des autres.
Nous avons été bien contents de passer d’un logement sans confort, toilettes partagées avec d’autres locataires sur le palier, chauffage à quatre sous (charbon ou bois à se coltiner) pièces glaciales au coucher, et de goûter au confort de ces immeubles tant dénigrés actuellement. La désolation est que ces appartements n’aient jamais été entretenus, les bailleurs sociaux incapables de gèrer ces logements, l’Etat qui s’en désintéressaient. Les habitants de ces quartiers ont été totalement laissés de côté, livrés à eux mêmes alors ils se sont débrouillés, économie souterraine, replis sur eux. Chaque époque a vu ces migrants, des familles au seuil de pauvreté jetés là comme des moins que rien sans que cela ne préoccupe personne, sans leur venir en aide, sans autre forme de procès que leur accorder la charité pour qu’ils survivent ! Tout en refusant de les voir. Et on ose nous parler d’intégration ! La mixité sociale, le suivi des familles en difficultés, rien que du mépris et encore plus d’aumône pour qu’ils se « taisent ». Maintenant, la coupe est pleine, la pauvreté, la précarité et les maux qui vont avec se sont installés, ils sont bien visibles et il est à penser que c’est encore pour longtemps. Une nouvelle forme d’esclavage apparaît, nous devenons dépendants d’aumônes diverses et variées qui atteignent de plus en plus la dignité humaine. Jusqu’où ira-t-on ? Jusqu’où le supporterons nous ? C’est en grande partie de la faute de ceux qui nous gouvernent. Ils ont laissé l’argent public se dilapider. Rares sont les propriétaires privés qui n’entretiennent pas leur bien. Ici à Surville, une jolie petite copropriétè, entretenue, bichonnée….par des propriétaires qui entretiennent, des locataires respectueux de leur environnement (copropriétaires efficaces). Pourquoi n’arrive-t-on pas à obtenir du public ce qu’on arrive à obtenir du privé ? Tout est dans la gestion. L’argent public n’appartient à personne et tout le monde s’en fout.
On peut très bien faire de la mixité sociale dans une tour et ne pas en faire en réalisant une zone pavillonnaire. C’est ce que n’a pas compris ou n’a pas voulu comprendre la majorité municipale. Détruire du vertical pour reconstruire à l’horizontal ne résout en rien l’incivisme, l’insécurité et la précarité sans parler du chômage endémique.Dans les années 70 cette mixité sociale existait à Surville.Depuis, elle a totalement disparu dans les grands ensembles. On peut reprocher à ceux qui ont eu la gestion de la ville de n’avoir fait que de la réhabilitation à la petite semaine et, comme on peut le lire ici, à quel prix? Il aurait été préférable d’analyser les causes du désamour des survillois pour leur conditions de vie dans la ZUP et prendre des mesures courageuses pour limiter l’arrivée de nouvelles familles. La création de la zone franche, contrairement aux dires du maire, n’a pas apporté la réponse à la crise de l’emploi. Là encore, combien de recettes fiscales perdues?
Très bien M. Auclair. On se souvient du 1000 jours 1000 emplois, du fiasco que ça a été.