De l’art de la représaille.
Lundi soir, à 19h00 se tenait le dernier conseil de l’année de la CC2F, notre Communauté de Communes du fleuve et de la rivière.
C’est la ville de Varennes sur Seine qui recevait ce soir là tous les membres de ce conseil, ainsi que le public, parmi lequel on comptait Léo Aiello, notre Conseiller général.
Dans la salle des fêtes, de magnifiques guirlandes ainsi qu’une grosse boule à facettes nous attendaient : de par la proximité de la fête de Noël, nous pensions tous que cette réunion serait assurément et à n’en pas douter placée sous le signe de la paix et de la fraternité.
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Nous allons voir qu’il n’en allait rien être.
L’ordre du jour fut assez tristounet : changements de statuts, augmentation du montant des tickets restaurants alloués aux fonctionnaires territoriaux de la CC2F, un texte insuffisamment préparé concernant les pépinières d’entreprises, en un mot comme en cent, ce fut assez ennuyeux.
Il fut bien un moment qui retint mon attention.
Notre Député-Maire-ARES-plus-UMP-Avocat-346-544 se fit une joie d’annoncer que deux terrains de la ZAC de St Donain à Marolles allaient être vendus à deux sociétés, dont BEG, une entreprise de logistique, ce qui allait créer pas moins de 250 emplois !
Comment ne pas penser que déjà, on nous avait fait le coup, si vous me passez cette expression : par deux fois, la CC2F avait soi-disait vendu ces terrains, et par deux fois, les entreprises s’étaient rétractées.
C’est pour cette raison que je ne serai certain de ces implantations que lorsque seront sortis de la terre marollaise les premiers bâtiments.
Cinquante-huit minutes après le début de l’appel jégoïste des présents, tout le monde pensait que la réunion allait se terminer, et qu’il ne restait plus qu’à faire parler les bouteilles de mousseux.
Il n’en fut rien.
D’une voix sépulcrale, d’une voix quasiment venue d’outre-mer-tombe, d’une voix à faire quasiment choir la boule à facettes, Yves Jégo fit une dernière annonce.
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Il déclara que pour la première fois de ses mandats, il allait immédiatement retirer ses délégations de vice-président à l’un des élus présents à sa droite.
Tout le monde comprit aussitôt de qui notre édilanous pouvait parler.
Et vous aussi, vous avez deviné.
C’est à Dominique Lioret, le maire de La Grande-Paroisse qui a osé partir avec l’investiture UMP contre Yves Jégo aux prochaines législatives, c’est à Dominique Lioret que le tenant du titre enlevait les délégations, juste avant de déclarer que la séance était close.
M. Lioret se dirigea vers moi, et m’adressa quelques mots.
Alors que je lui faisais remarquer que le maire de Montereau était dans l’ensemble assez rancunier et assez mauvais joueur, le maire de la grande-Paroisse me confia :
« Il est cuit, j’irai jusqu’au bout« .
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Je ne sais pas ce que en pensez, mais je trouve que ce coup de théâtre jégoïste pose un problème.
Un vrai problème.
Yves Jégo se sert d’une question qui ne touche que lui même pour « punir » un élu de la CC2F.
Ce n’est pas contre le Président de la CC2F que Dominique Lioret présente sa candidature, c’est contre le candidat Yves Jégo.
De même, il me semble que notre DMARES-plus-UMP-346-544 s’en prend au vice-président de la CC2F, alors que ce n’est que la candidat Lioret qui l’ennuie.
Les petites affaires d’Yves Jégo privent donc la collectivité territoriale qui n’y est absolument pour rien d’un vice-président.
Vous me direz évidemment qu’on n’a qu’à laisser les loups se dévorer entre eux, et peut-être aurez-vous raison.
En tout cas, je restai discuter un peu de choses et d’autres, à l’écart, avec Léo Aiello, puis, sans attendre le buffet auquel je ne participe jamais, je sortis de la salle.
Du hall s’échappaient deux fortes voix.
Je continuai mes pas et tombai sur les deux personnages principaux du papier du jour.
J’entendis même Yves Jégo asséner à Dominique Lioret : « Si tu veux encore travailler avec moi, tu sais où me trouver.«
Mais la vengeance jégoÏste n’allait pas se terminer là…
De deux sources on ne peut plus sûres, j’ai appris hier que Dominique Lioret a reçu ou va recevoir une lettre recommandée avec accusé de réception lui signifiant le non-renouvellement de son CDD à l’Ecole de la 2ème chance (il est chargé de mission auprès des entreprises locales). Il faudra qu’il rendre la voiture…
En cette pré-campagne électorale, on aura en tout cas compris combien Yves Jégo est aux abois et à quel point il est poussé dans ses derniers retranchements pour se livrer à ce genre de petite gué-guerre.
Et ça, c’est vrai que c’est très réjouissant pour la suite des événements…
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