Made in Pologne…
Chose promise, chose due !
Direction la chaufferie de Montereau-Ville haute.
Tout d’abord, un petit rappel.
Si votre mémoire ne vous fait pas trop défaut, vous vous souvenez que d’importants travaux sont en cours sur cette installation.
Il s’agit d’installer une chaudière biomasse, qui brûlera des plaquettes de bois et du miscanthus.
Le miscanthus, sur le site de l’INRA :
Comme bien des chantiers à Montereau, la transformation de cet équipement a pris beaucoup de retard.
Sur le dossier de presse édité par la municipalité monterelaise à l’occasion de la pose de la première pierre, on nous assurait croix de bois, croix de fer, si je mens vous savez où je vais, on nous assurait que tout serait terminé pour le novembre 2011.
Extrait de ce dossier de presse :
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Selon une source on ne peut plus fiable, non seulement le chantier n’est pas terminé, mais l’installation ne sera pas opérationnelle avant l’année prochaine… (Vous me direz que l’année prochaine, c’est bientôt, et peut-être aurez-vous raison…)
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Mais j’ai encore quelques surprises pour vous.
Des voisins de cette chaufferie ont été très intrigués par la présence de camions danois, polonais, et même espagnols, lors du déroulement du chantier.
Ces camions apportaient des pièces de la nouvelle chaudière.
Cet équipement est pourtant fabriqué par l’usine WEISS, située à Ugine, en Savoie.
J’ai voulu en avoir le coeur net, et c’est pourquoi j’ai passé un petit coup de fil à M. Dufau-Santot, Directeur général de l’entreprise Weiss.
Il m’a confirmé qu’effectivement, sa chaudière avait été livrée à Montereau par des camions étrangers, car le transporteur qu’il utilise avait dû sous-traiter à des entreprises européennes.
D’où les camions danois, polonais, et espagnols.
Mais il y a encore plus curieux.
D’autres voisins de la chaufferie m’ont communiqué les deux photos ci-dessous.
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Il s’agit d’un tuyau qui relie l’incinérateur de la zone industrielle à la chaufferie, et ce, sur 2,7 kilomètres.
L’agrandissement de l’étiquette pose question, dans la ville de notre Député-Maire-ARES-ex-UMP-346-544 auto-proclamé grand défenseur du « Made in France ».
Je vous laisse juges :
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Oui, ces tuyaux proviennent de Pologne. (Même si mes connaissances en polonais sont assez réduites, je pense qu’on ne peut pas douter de cette origine.)
J’ai donc poursuivi ma petite enquête.
Coup de fil à la Directrice de Communication de chez EIFFAGE, qui intervient sur le chantier.
Elle m’a assuré que ces tuyaux polonais n’appartenaient pas à sa société, car EIFFAGE n’était pas intervenu sur la liaison incinérateur-chaufferie.
J’ai donc envoyé un courriel à M. Dufau-Santot de chez WEISS. Au cas où…
Il a été également très affirmatif. Il fabrique des chaudières biomasse, mais n’utilise pas non plus de tuyaux polonais. Sa société ne raccorde pas les installations.
J’ai continué en appelant le siège social de Cofely-GDF-SUEZ.
Au service communication, on m’a confirmé que le groupe intervenait bien sur ce type de travaux de liaison, mais bizarrement, on n’a pas été capable de me donner quelle filiale avait réalisé ce raccordement.
J’ai appelé plusieurs centres Cofely (Paris, Le Havre, Le Petit Quevilly…) personne n’a pu me dire qui était intervenu.
Ces tuyaux polonais se seraient-ils posés tout seuls, comme par enchantement ?
J’en étais là de mes réflexions lorsque j’ai reçu avant-hier un mail de la Dir-Com de chez EIFFAGE.
Elle me proposait une solution, en m’écrivant que si ça se trouve, ce n’étaient pas des tuyaux, mais des tubes de pré-isolation en métal.
Et selon elle, il était fort probable que la France n’ayant plus de hauts-fourneaux, il fallait faire venir ces tubes… de Pologne.
On aura en tout cas compris grâce à toutes ces recherches que le Made in France avait encore de sérieux progrès à faire dans la ville gérée par Yves Jégo, auteur d’un rapport sur le sujet…
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