Ma résolution culturelle.
Vous, je ne sais pas, mais moi, si.
Ah ! Mais que j’aime cette période de l’année !
Oh ! Mais que ce moment me plaît, celui qui voit le chroniqueur, dans un retour en arrière quasi introspectif, prendre de nouvelles résolutions et ce au titre de l’année nouvelle qui débute !
Oui, la résolution est au chroniqueur ce que les rafales de mirages sont à Serge Dassault, toutes proportions gardées.
Je voudrais vous en donner une démonstration éclatante ce jour, en vous faisant partager ma résolution à moi.
Ma résolution, c’est bien entendu celle d’écrire des papiers beaucoup plus judicieux, beaucoup moins futiles, avec infiniment plus de fond, de forme et aussi de substance.
En un mot comme en cent, finies les gaudrioles et autres billevesées !
C’est ainsi que je vais vous livrer aujourd’hui une chronique que jamais au grand jamais je n’écrirai cette année, alors que j’aurais tout à fait pu l’écrire en 2011, et ce, totalement insouciant que j’étais.
Vous avez compris le pitch, et je passe à ce texte que jamais au grand jamais je n’écrirai en 2012.
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RENDEZ-VOUS EN TERRE INCONNUE.
Hier matin, j’ai reçu un mail de Frédéric Lopez.
Frédéric Lopez, pour ceux qui hélas ne le connaîtraient pas encore, est le talentueux producteur de cette belle émission qu’est « Rendez-vous en terre inconnue« , dans laquelle il embarque une star loin de chez elle, dans des contrées tout à fait reculées et totalement hostiles.
Voici ce mail : « M. HOU, j’ai besoin de renouveler un peu mon émission, pourriez-vous me proposer une ébauche beaucoup plus locale, ce qui permettrait de gagner encore en part d’audience à l’audimat ? Ca me rendrait bien service ! Merci d’avance ! Fred. »
Mais bien volontiers Frédéric ! Pas de problème ! Moi quand je peux rendre service !
Voici donc une ébauche de « Rendez-vous en terre inconnue » beaucoup plus locale.
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Nouvelle émission pilote – Synopsis – Confidentiel – A ne pas divulguer.
Frédéric Lopez accueille Yves Jégo, couvert de vêtements en tous genres.
FL : M. Jégo, la production vous a confié à la fois un maillot de bains et une grosse doudoune, car vous ne savez pas où nous allons vous emmener… Pays chauds tropicaux, pays froids arctiques, mystère…
YJ : Oh ! Oui, je suis anxieux !
Après un voyage de 12 heures en 807 HDI Pack Premium intérieur cuir, Frédéric Lopez et Yves Jégo se retrouvent en terre tout à fait inconnue.
YJ : Frédéric, je ne connais pas cet endroit… Où sommes nous ?
FL : Ca, Yves, c’est tout simplement l’hypermarché Carrefour-Surville, que vous ne connaissez pas et dans lequel nous allons passer une petite semaine.
En terre inconnue, donc !
YJ : Ah ! Comme c’est intéressant…
On sent comme un grand enthousiasme dans cette jégoïste réponse…
Prudemment, silencieusement, pas à pas, en surveillant leur droite et surtout leur gauche, un peu comme les conquistadors de Cortez en territoire maya, les deux hommes se frayent un chemin parmi une faune bigarrée d’autochtones….
YJ : Comme c’est bizarre, tous ces habitants, que de tissus colorés, que de dialectes étranges…. Mais quelle est cette catégorie de gens habillés dans une espèce de tenue commune ?
FL : Ca, Yves, ce sont des vendeuses. Elles essaient de faire acheter aux clients des produits de consommation.
YJ : Des produits de consommation ? Mais c’est quoi exactement ? Ca sert à quoi ?
FL : Voyons Yves, ce sont des choses qu’on peut acheter, pour vivre, pour manger.
YJ : Ah oui… Moi, on m’apporte ça directement dans mon château paroissien, je n’en achète jamais. Et tout ça se retrouve dans ces espèces de rangées…
FL : eh oui. On appelle ça des rayons. Mais voici qu’une assistante va vous apporter un objet mystérieux, propre à cette terre inconnue.
YJ : Effectivement, c’est très étrange… Des espèces de grilles montées sur des roulettes, avec une grande poignée rouge… A quoi ça sert, Frédéric ?
FL : C’est un caddy, Yves. On met dedans ce qu’on a choisi d’acheter…
YJ : Ahhhhhh ! Quelle belle invention indigène… C’est vraiment magnifique !
FL : Oui et c’est très pratique. Essayez… Prenez cette motte de beurre, et enfouissez-là dans votre caddy.
YJ : Vous croyez, je peux vraiment ? On ne va rien me dire ?
FL : Mais non… Vous allez voir… Ils seront contents, même !
YJ : Et ça, qu’est-ce que c’est ?
FL : Ca, c’est le rayon parfumerie.
YJ Ah ! Ils appellent ça de la parfumerie ? Mais il n’y a aucun produits YSL, Dior, St Laurent…
FL : Ah non ! C’est parce qu’ils n’ont pas les moyens de se procurer ces grandes marques.
YJ : Ca alors, c’est impensable…. Alors, Vuitton, Hermès non plus ? Allez, c’est trop dur, je m’en vais, je pars, je retourne chez moi, en terre très connue.
FL : Yves, il nous reste une formalité à régler, sinon les autochtones vont se montrer très en colère. Il faut payer votre motte de beurre.
YJ : Payer ? C’est quoi ?
FL : Ah ! Payer, ça veut dire qu’on donne de l’argent en échange des produits que l’on vient d’acheter. C’est l’économie locale, une coutume, si vous voulez…
YJ : C’est encore bizarre, chez moi on me fait mes courses, je ne paye jamais rien. A l’Hôtel de Montmorin, il y avait des majordomes, des gouvernantes, des nurses…Décidément, dans ce Carrefour-Surville, nous sommes vraiment en terre inconnue…
FL : Voilà, Mesdames et Messieurs, c’était rendez-vous en terre vraiment inconnue, avec Yves Jégo ! A bientôt pour de nouvelles contrées mystérieuses !
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Alors, ma résolution culturelle ? Pas mal non ?
Vous l’admettrez, ce texte que j’aurais pu écrire en 2011, jamais au grand jamais je ne pourrais l’écrire cette année !
Que 2012 vous soit propice et néanmoins faste !
Votre dévoué HOU.
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