Siège éjectable…
Lundi soir, se tenait donc le premier Conseil de l’année de notre CC2F, notre Communauté de Communes du Fleuve et de la rivière.
Un conseil très attendu, dans les nouveaux locaux de l’hôtel de l’intercommunalité, notre ancien tribunal d’instance qu’Yves Jégo n’a pas pu sauvegarder.
L’ex-salle d’audience servait de salle de réunion, ce qui expliquait peut être que tout le monde, conseillers et membres du public se retrouvèrent dans la situation de sardines dans leur boîte, au vu de l’exiguïté qui régnait ce soir là….
Ce fut un conseil très technocratique, très administratif, au cours duquel le président, alias notre Député-Maire-ex-ARES-PR-re-UMP-Avocat-346-544 et et le 3ème vice-président Jean Tychensky prirent beaucoup, mais alors beaucoup la parole.
Jean Tychensky (Image d’archives (c) Flamberge)
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On assista bien à quelques prises de paroles de conseillers, comme Georges Bénard, maire de Salins qui demanda une fois de plus ce que les recettes générées par le foncier bâti par les ZAC crées par la CC2F fussent reversées dans « le pot commun ».
Georges Bénard – (Image d’archives (c) Flamberge)
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Une nouvelle fois, il mit ainsi en avant le fait que la CC2F est gérée « autocratiquement » et non pas avec un vrai fonctionnement communautaire.
Romain Senoble, l’élu forgeois quant à lui démontra encore à nouveau que les remarques faites en commission n’étaient toujours pas évoquées dans les débats du conseil.
Romain Senoble – (Image d’archives (c) Flamberge)
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Not’ bon maire lui répondit d’une façon qui m’interpella (Je l’ai enregistrée au mot à mot, cette réponse…)
« J’ai bien noté la réponse de Romain qui sera exécutée »….
Ne pouvant déceler l’accord du participe passé à l’oral, j’espérais alors que ce fût la remarque qui serait exécutée, et non pas Romain…
Mais bien entendu, le plus important restait à venir.
Le moment tant attendu arriva.
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Yves Jégo rouvrit le contentieux qui l’oppose actuellement à Dominique Lioret.
Notre édilanous proposa de retirer purement et simplement son mandat de vice-président au Maire de la Grande Paroisse.
Il fallut donc organiser un vote.
Le moment étant d’importance, j’ai enregistré intégralement les propos tenus lundi soir, et m’en vais vous en révéler les extraits les plus significatifs.
On commence par le pitch lancé d’une voix lugubre par notre édilanous.
Puis, il formula les modalités du vote…
YJ : « Pour que le vote soit totalement transparent, je vous propose d’adopter qu’on vote à bulletin secret, sur la base de bulletins sur lesquels il y a trois choix possibles : souhaitez-vous le maintien du Vice-président, ne souhaite pas le maintien du vice-président, ou abstention. Je propose que pour l’organisation du vote une urne soit installée devant la sténotypiste, et qu’à l’appel de leur nom, chacun des membres du conseil aille dans l’isoloir pour pouvoir cocher le bulletin et aille voter dans l’urne.
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Je propose qu’on compose un bureau de vote composé (sic) de la secrétaire de séance, Mme Pietrobon, composé s’il accepte de Jean Tychensky, et de Jacques Henri Semelle, le plus jeune d’entre nous.
Nous sommes 52 conseillers communautaires, Dominique Lioret de par l’application du code général des collectivités locales n’a pas pouvoir de prendre part au vote ce sera (sic) donc 51 personnes appelées à voter sur cette délibération.
J’ajoute enfin que le code général des collectivités locales test très précis sur la nature des débats précise que les délibérations auxquelles ont pris part (sic) la personne concernée par l’affaire sont illégales. »
[ndlr : suivit un passage dans lequel Yves Jégo précisa qu'il donnera complètement la parole à Dominique Lioret.]
YJ : « Pour ma part, je ne rentre pas dans les détails de cette décision que j’ai pris en mon âme et conscience, que j’ai pris pour garantir le bon fonctionnement de la Communauté de Communes, et que j’ai pris pour des raisons que je ne souhaite pas exposer publiquement, ce sont des raisons qui sont détachées de la chose politique. » […]
Yves Jégo expose ensuite que quel que soit le résultat du vote, il souhaite que le fonctionnement de la CC2F ne s’en resssente pas.
Puis il donne la parole à Dominique Lioret :
D.L. « Merci M. le Président. Je suis très surpris, je le redis devant tout le monde, de ce fait. Je ne vois pas en quoi j’ai dérogé à mes engagements vis-à-vis de la communauté de communes, et je suis élu, vice-président, j’ai assisté à 99 % des réunions, que ça soit ici, au Conseil général ou ailleurs, d’ailleurs souvent en votre présence. C’est votre choix, je pense qu’il est politique, clairement politique, on est en démocratie, la démocratie permet à tout le monde s’exprimer, elle va encore s’exprimer là. Pour ma part, je n’ai pas eu d’explication de votre part, vous ne m’en avez pas donné, ni en Conseil communautaire, ni en bureau, si tant est qu’elles soient plausibles. Le but étant très clair, Mesdames et Messieurs, le but est là, pas ailleurs, suppression des indemnités d’un vice-président, point. Tout le reste…….. Voilà, j’ai fini. »
YJ : « Voilà. Sur ces éléments, un, le vote de ce soir n’a rien à voir avec les indemnités, elles sont liées à la délégation de signature. »
[ndlr : puis Yves Jégo rappelle l'objet du vote]
Pour que la commune de la grande paroisse ne soit pas lésée, […] je solliciterai… nous solliciterons les élus de la grande paroisse pour désigner un candidat consensuel pour faire en sorte que si ce soir le vice-Président n’était pas maintenu, ce ne soit pas la commune de la Grande Paroisse qui soit lésée.
Je rappelle pour qui n’y ait aucune ambiguïté que tous les maires siègent dans toutes les instances, ce qui veut dire que la décision qui a été prise ne privera pas Dominique Lioret de siéger dans toutes les instances.
Je vous propose de passer au vote….
A ce moment là, M. Jean-Jacques Bernard, le Maire d’Esmans souhaita faire une déclaration :
JJB : « En réunion de bureau, nous avons eu l’occasion de discuter de cette décision, et à mon grand regret, on n’a pas eu la possibilité d’avoir des réponses qui ont motivé la demande de retrait de délégation, cette demande personnelle du président. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être amené à délibérer (je parle à titre personnel) sur un point dont je n’ai aucun élément, en conséquence, je demande à M. le président de me retirer du vote et de ne pas participer au quorum. »
Jean-Jacques Bernard
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Ce fut évidemment une déclaration courageuse, qui a mon sens exprimait bien mieux que n’importe laquelle des analyses, la décision jégoïste.
On passa au scrutin.
S’ensuivit le vote individuel et secret des conseillers. Une procession eut lieu devant l’isoloir puis devant l’urne….
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On dépouilla difficilement, les chiffres de vote ne correspondant pas eu nombre de bulletins (46, puisque des absents furent constatés.)
Mais enfin, les résultats tombèrent.
Pour le maintien de M. Lioret : 15
Contre le maintien : 26
Abstention : 5
Quoi qu’il en soit, une chose est certaine : Désormais, Dominique Lioret n’est plus Vice-président de la CC2F.
Not’ bon maire était parvenu à ses fins.
Bien entendu, personne dans la salle ne fut dupe… La raison pour laquelle Dominique Lioret ne vice-présidait plus la CC2F était pour tout le monde évidente, à en juger des conversations à la sortie du Conseil…
Pour autant, le maire de la Grande-Paroisse ne voulut pas se livrer à une déclaration officielle.
Il tint néanmoins à souligner qu’il avait appris qu’Yves Jégo avait rencontré un grand nombre d’élus locaux tout au long de la semaine passée…
Sans doute un hasard…
Dominique Lioret renouvela simplement sa déclaration : « J’irai jusqu’au bout ! »
La guerre UMPienne continue !
A suivre !
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Au dire d’un des membres du public, en dehors de sa remarque de pure forme sur le procès verbal de la séance précédente et de sa déclaration que vous relatez, Dominique Lioret s’est tu pendant toute la séance, n’ayant plus rien à perdre, il pourrait se mettre dans l’opposition et dénoncer le fonctionnement autocratique de la CC2F, comme l’a fait Georges Benard.
Quand au propos des délégués à la sortie de la séance, une fois de plus ils font manque de courage politique, il est facile de dénoncer en off le fonctionnement de la CC2F et de suivre comme des petits soldats dans l’isoloir les consignes de vote du Président distillées les jours précédents.
Enfin Dominique Lioret paie également la « facture » car sa réputation a largement franchi les frontières de la commune de la Grande Paroisse.
bonjour
alors là il va falloir que nos élus communautaires nous expliquent comment ils peuvent voter sans connaitre les raisons de ce vote ( je rejoins totalement le maire de salins)et je ne comprends pas, alors que c’est une séance publique,que le président de ce conseil n’évoque pas les raisons de ce vote.
c’est comme si aux présidentielles nous votions sans connaitre le programme des candidats.
pour moi la décision du maire de salins n’est pas courageuse mais de bon sens, républicaine et démocratique.
je suis très très interrogatif !!!!!!
cordialement
De toutes manières la messe était dite mais….qu’a donc promis le Grand Maître aux élus rencontrés ? Le vote était secret, pourquoi ont-ils suivi la demande expresse ?Moutonssss, moutonssss…si on leur demandait d’aller se jeter à l’eau le feraient-ils ? Saluons ceux qui se sont opposés à de telles méthodes. Il ne fait pas bon déplaire au chef. Quelle amertume ressentie en lisant cet article. Encore une fois l’image de la politique en prend un bon coup sur le crâne.
Vous avez évidemment raison, Jil quant à la qualification de la décision de M. Bernard.
Il n’en reste pas moins vrai qu’elle reste courageuse, car, si vous assistiez à un Conseil Communautaire, vous pourriez constater que peu de Conseillers osent émettre un avis susceptible de fâcher le chef….
C’est une vraie minorité.
Ce soir-là, oui, M. Bernard a été un vrai républicain, un vrai démocrate.
Après, je suis persuadé que le vote « maintien de M. Lioret » exprimait souvent également la volonté de ne pas cautionner la décision non-motivée d’Yves Jégo….
J’irais plus loin, dans le secret de l’isoloir on vote en son âme et conscience. 26 élus ont voté en leur âme et conscience contre Lioret, Pourquoi ? Pour faire plaisir à Jego, pour se débarrasser de Lioret ?
Après le licenciement de la responsable de OPHLM, la destitution de Lioret est de la même veine : politique !!!
Est-ce un bon calcul. Si Lioret va au bout et je suis tentée de croire qu’il ira, la droite locale s’est trouvé une alternative à Jego, ce qui même au vu de la réputation de Lioret, peut devenir un choix intéressant.
Un chose est sûre il va falloir se débarrasser une fois pour toute de Jego, d’abords en juin puis en 2014 de la Mairie.
Alors là, je trouve que tous les records sont battus.
Mais quelle démocratie locale !
Faire voter sur une décision qu’on n’explique pas.
Mais ça se voit ailleurs, ça !
C’est honteux, il n’y a pas de mots.
M. Bernard, chapeau.
Une nouvelle fois, il ose tout mais ça se voit.
Les conseillers communautaires devraient se poser la question : lequel d’entre nous sera le prochain ?
Chaque citoyen concerné de la CC devrait poser par écrit la question suivante à son maire et à ses délégués communautaires :
« Pourquoi avez-vous accepté de voter sur une décision non expliquée par le Président de la Communauté de Communes ? »
Le préfet, le préfet de région auraient-ils le pouvoir de surseoir à une telle procédure ?