Zadig et Napoléon ?
On le sait, samedi dernier, notre Député-Maire-PR-ex-ARES-plus-UMP-346-544 organisait une de ces sauteries qu’il affectionne, un grand raout napoléonien, à l’occasion du 198ème anniversaire de la bataille de Montereau.
Dame, c’est que ce fut l’occasion pour lui de reparler de son parc d’attractions dédié au petit caporal.
Vous le savez, jamais à court d’idées communicantes, not’ bon maire se devait de faire appel à une sommité en la matière pour inaugurer l’exposition permanente consacrée à celui qui en France rétablit l’esclavage.
Oui, il fallait un homme à n’en pas douter de grande culture, un incontesté spécialiste en chose impériale, un érudit napoléonien.
Un expert, quoi !
Le nom de cet expert figurait en grosses lettres sur le carton d’invitation :
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Il n’en resta apparemment qu’un sous la jégoïste main, puisque ce fut Frédéric Lefebvre, secrétaire d’État chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation (ouf…) qui fit le déplacement dans notre chef-lieu de canton.
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Frédéric Lefebvre….
Comment vous dire… Comment vous le décrire, en quelques mots….
Pour ce faire, mieux vaut laisser la plume au magnifique Patrick Rambaud qui dépeignait ainsi le chevalier Le Febvre, dans sa « troisième chronique du règne de Nicolas 1er« , à la page 97.
« Il avait des yeux verts dans un visage gris, le nez en tubercule, les cheveux mi-longs qui rebiquaient en un jeu de mèches mal domestiquées, des gris-gris au poignet, des vestes en velours de belle coupe et de grand prix.
Il disait n’aimer que sa Majesté et M. Gainsbourg dont il copiait le mal rasé, l’ironie glauque et le goût juvénile de la provocation.
Sa raillerie était d’autant plus efficace qu’elle était plus salée, et il disait les choses les plus désagréables avec volupté, d’une voix faible, chuchotée, ainsi que ces professeurs qui baissent le ton pour que leurs élèves prêtassent mieux l’oreille.
Il avait appris que choquer le poussait au-devant des gazettes, qu’on reprenait ses hypothèses, lorsqu’il vantait la dénonciation comme une vertu, ou le travail à domicile des malades comme une nécessité.«
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Mais Frédéric Lefebvre, pour compléter ce portrait (j’ose…), restera bien entendu dans l’histoire comme un spécialiste incontesté es littérature, puis qu’à la question d’un échotier du Figaro de savoir quel était son livre préféré, il répondit tout de go et sans se démonter : « Zadig et Voltaire« .
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http://www.zadig-et-voltaire.com/eu/fr/eshop//?gclid=CJnvvJ76q64CFecmtAodmmjmRQ
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On aura donc compris combien il était nécessaire que vînt à Montereau ce grand expert de la chose culturelle donner un coup de main à notre édilanous pour promouvoir la jégoïste napoléonmania.
A ce propos, et l’on va voir que tout n’est pas encore fait, le grand quotidien du soir Le Monde, voici deux jours, interrogeait Yves Jégo sur son nouveau joujou.
Charlotte Chabas posa la question qui fâche à savoir le financement du parc, et si quelques investisseurs privés avaient déjà répondu aux sirènes jégoïstes.
Réponse :
« Si Yves Jégo admet ne pas avoir encore reçu de propositions, il ne doute pas de pouvoir trouver des investisseurs solides pour son projet, y compris à l’international. «
Je vous le redis, le Napoléonland pourrait ressembler à la Maison de la Seine : une gigantesque opération de communication, lancée à trois mois des prochaines législatives….
Une opération qui permettrait également de promettre des emplois par ci par là…
A suivre, bien évidemment !
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