Petit-déjeuner en paix !
Mardi dernier, voici ce que je recevais sur ma messagerie privée Facebook, le réseau social majeur du web 2.0.
Il s’agissait d’une invitation à participer à un petit déjeuner organisé par l’association de chefs d’entreprise Acess 77.
N’étant pas moi-même chef d’entreprise, j’en conclus que j’étais invité en tant que Directeur de publication d’un site d’actualité locale, s’agissant en plus d’un événement public (c’est inscrit en toutes lettres sur la copie d’écran ci-dessus…)
Et c’est pourquoi, je confirmai aussitôt ma participation de la sorte, et par le même moyen électronique. On ne me répondit pas durant les trois jours qui suivirent.
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Il va de soi que sans cette invitation lancée sur Facebook, je n’avais aucun moyen de savoir que cette réunion était organisée.
Je pris donc vendredi matin à la fois mon calepin noir Moleskine et ma Twingo bleue Renault habituels.
Arrivé sur place, au tout nouveau et excellent restaurant cannois « La table de Natynn », je m’installai.
Mon idée n’était évidemment pas d’intervenir, mais de prendre des informations relatives à la situation de l’emploi et au développement économique dans la région. Des informations émanant des trois intervenants prévus ce jour-là.
Je me présentais à plusieurs personnes, et m’assis au premier rang, de manière à pouvoir entendre correctement les intervenants.
8h40. Notre Député-Maire-ex-ARES-PR-plus-UMP-346-544 entre dans le restaurant.
Je vois qu’il m’aperçoit. Aussitôt, il va parler au Président de l’association.
Que se disent-ils ? Je n’en sais rien.
Le Président d’Acess 77 vient me voir :
« On va avoir un problème, M. Jégo ne veut pas de votre présence, il souhaite que vous partiez, on va arrondir les angles, pourriez-vous vous installer au dernier rang ?«
Je m’étonne de cette demande inhabituelle, mais j’obtempère.
Un chef d’entreprise entend la conversation, s’étonne et dit : « Si ce monsieur est obligé de partir, je partirai aussi !«
Je m’installe au fond de la salle.
Le président d’Acess 77, reparti voir Yves Jégo, revient et me demande de partir.
Je lui explique qu’en tant que Directeur de publication d’un site d’info local, je suis assujetti au droit de la presse. (Je vous rappelle que j’avais reçu une invitation à un événement noté comme public et que j’y avais répondu.)
Il repart voir Yves Jégo.
Je reste assis, plusieurs chefs d’entreprise déclarent qu’ils ne voient aucun inconvénient à ma présence.
Une adhérente de l’association ira même jusqu’à dire « Si M. Poey est obligé de partir, je démissionne de l’association.«
Car dans la salle, tout le monde suivait ces péripéties.
Il était pratiquement 9h00.
Au bout d’un moment, plusieurs responsables d’Acess 77 se campent devant le public et le Président dit :
« En raison d’un problème, nous n’allons pas pouvoir tenir cette réunion comme prévu.«
Et moi de me lever aussitôt et de prendre la parole :
« Mesdames et Messieurs, j’ai trop de respect pour votre implication locale en matière de développement économique, j’ai trop de respect pour ce que représentent les entreprises et leurs dirigeants en matière de créations d’emploi pour empêcher par ma présence cette réunion.
Votre association est éminemment utile au développement de l’emploi dans notre région.
J’ai été invité à cette réunion (j’avais mon Iphone à la main, et la copie du message), vous aurez évidemment compris où se situait la problématique. J’étais venu chercher des informations quant à la situation économique locale, je constate qu’un Directeur de publication d’un site d’informations et d’une édition Mediapart, relevant du droit de la presse ne peut le faire, en raison d’une demande personnelle.
Le compte-rendu de ce moment figurera bien entendu lundi sur Flamberge et Mediapart.
Vous voudrez bien m’excuser de ce contretemps qui n’est pas de mon fait.
Je vous souhaite une bonne réunion« .
Je partis. Le chef d’entreprise qui avait dit qu’il en ferait autant s’éxecuta. Je le remerciai chaleureusement et à haute voix de sa solidarité.
Je sentis dans la salle un mouvement d’étonnement, pour ne pas dire plus…
Dehors, une responsable de l’association me confirma d’où émanait la demande de mon renvoi, que l’association avait dû s’exécuter, mais qu’elle était désolée.
Elle me remercia de mon attitude, et me précisa qu’elle m’enverrait le compte-rendu de la réunion par la suite.
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Il va de soi que je n’en veux pas du tout à Acess 77, ni à son Président.
Je demande même à la personne qui avait menacé de démissionner de cette association de n’en rien faire.
Nous avons trop besoin dans la région de gens dévoués, bénévoles, compétents et qui s’impliquent en matière de développement économique.
En revanche, je m’étonne une nouvelle fois de l’attitude de notre édilanous…
Avait-il des choses secrètes à dire ?
Lui fais-je donc si peur ?
C’est la deuxième fois que ce genre de situation se produit.
Souvenez-vous, c’était ici :
http://yvespoey.unblog.fr/2007/04/28/cest-les-nerfs/
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Bien entendu, avant de nous quitter pour aujourd’hui, vous devez bien vous douter que plusieurs personnes dans la salle m’ont appelé par la suite, dans la journée et ce week-end, pour me raconter ce qui s’était passé par la suite et ce qui s’était dit.
Mais je vous narrerai tout ça demain.
Promis !
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