Une deuxième chance pour mes questions ? (2ème partie)
Avant-Post
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Un communiqué de Mediapart, Edwy Plenel, Fabrice Arfi et Karl Laske
Nous apprenons avec stupéfaction que Monsieur Nicolas Sarkozy aurait déposé plainte contre nous en saisissant le Procureur de la République de Paris d’une plainte visant des faits de faux et usage de faux, recel et diffusion de fausses nouvelles. Cette démarche exceptionnelle vise à contourner la procédure spéciale prévue par la loi sur la presse. On le comprend mieux ainsi. Une procédure du chef de diffamation aurait exigé un débat public devant le Tribunal correctionnel ainsi que la production des preuves et des témoins, ce que, manifestement, M. Nicolas Sarkozy ne veut pas.
Il a préféré, avec le concours du Procureur de la République, placé sous son autorité, faire le choix d’une procédure secrète, à l’abri, qui vise à intimider les journalistes dans l’exercice de leur mission constitutionnelle d’information du public.
Les citoyens apprécieront la rapidité avec laquelle le ministère public aura prêté son concours pour ouvrir une enquête préliminaire sur des faits intéressant ès qualités le candidat à l’élection présidentielle en 2007 alors qu’il s’obstine depuis des mois, malgré l’ampleur de nos révélations répétées, à refuser d’enquêter sur un possible financement illicite de la campagne présidentielle de M. Nicolas Sarkozy en 2007.
Il s’agit d’un processus rigoureusement identique à celui que nous avons connu dans l’affaire Bettencourt. Au passage, une telle procédure permet de contourner la loi protégeant le secret des sources des journalistes. Ces procédés portent la marque du régime.
Nous réaffirmons avoir effectué un travail sérieux, en toute indépendance et avoir respecté nos obligations déontologiques.
Aucune procédure, ni aucune manœuvre, ne nous empêchera de contribuer au débat public par la publication d’informations au cœur du fonctionnement de notre démocratie.
Ni la communauté professionnelle des journalistes ni l’ensemble des citoyens ne peuvent accepter pareille mise en cause de la presse et de ce qu’elle révèle.
Paris, lundi 30 avril 2012
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Une deuxième chance pour mes questions ? (2ème partie)
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Le papier d’hier vous avait montré que ni M. Junguenet, directeur général de l’Ecole de la 2ème chance, ni Mme Moreau, responsable pédagogique de l’E2C n’avaient pu répondre à une question simple :
« Pourquoi, en 2011, l’Ecole de la 2ème chance a versé une somme aux alentours de 850.000 euros a-t-elle été versée à une association dénommée APROFORQ-RH, dont le siège social est à Avon ?«
J’ai voulu en savoir un peu plus sur cette association, l’APROFORQ-RH, créée le 30 octobre 2010, alors que l’E2C a été créée en 2007.
Je vous avais présenté hier la déclaration telle que publiée dans le Journal officiel :
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Cette association est présidée par Maître Serge Bakoa, Avocat fiscaliste au Barreau de Paris.
J’ai donc cherché ses coordonnées, pour tenter d’avoir enfin des réponses à mes questions :
http://www.avocatparis.org/annuaire-barreau-paris.html
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J’ai appelé trois fois en trois jours au numéro de téléphone indiqué ci-dessus en laissant mes coordonnées.
Pas de réponse. Pas d’appel en retour…
Puis, j’ai laissé un mail…. Pas de retour non plus…
Toujours pas de réponses à mes questions…
J’ai eu ensuite l’idée d’aller faire un tour à Avon, au siège social de l’Association.
Voici ce que j’ai trouvé au 49 de l’avenue Frankin-Roosevelt : un immeuble de bureaux.
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Je suis rentré dans le hall.
Un panneau indique les bureaux et les services se trouvant dans les 4 étages.
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Sur ce panneau, chose curieuse, une inscription semble avoir été effacée…
Voici un agrandissement :
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L’inscription APROFORQ-RH fut un temps présente sur ce panneau.
Dans les étages, j’ai interrogé quelques secrétaires : personne n’a été en mesure de se souvenir de cette association, de ses membres ni de son président.
En revanche, une boîte aux lettres reste sur un autre mur du hall d’accueil :
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Au 49 Avenue Franklin-Roosevelt, à Avon, l’APROFROQ-RH c’est avant tout une boîte aux lettres.
Je ne sais d’ailleurs pas ce que signifie « ASOPE ».
Une autre association dans la même boîte aux lettres ?
A ce jour, vous l’aurez bien compris, j’ignore pourquoi l’E2C passe par cette association-boîte-aux-lettres au moyen de versements financiers d’un montant d’environ 850.000 euros pour la seule année 2011, afin d’assurer le recrutement, le salaire et les charges de ses formateurs.
Bien entendu, les colonnes de ce site d’actualité locale sont ouvertes à M. Junguenet s’il veut nous donner la réponse à cette question simple.
Ce qui est certain, c’est que si j’étais financeur de l’Ecole de la deuxième Chance, je l’obtiendrai, cette réponse.
D’une manière ou d’une autre !
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Au fait, j’allais oublier :
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