Le supplice de la question !
Hosanna ! Starfulla ! Noël ! Montjoie Saint-Denis ! Hourra !
Que l’on sorte l’étendard et le gonfanon !
Ca y est !
Depuis qu’il a été réélu à l’Assemblée nationale, notre Député-Maire-ex-ARES-PR-plus-UMP-UDI-Avocat-346-544 a posé sa première question orale au Gouvernement.
Je vous avoue, avec toute l’actualité ronflante UMPienne du moment, avec toute l’actualité locale, je vous avoue avoir zappé cette première question à la fois orale et jégoïste, posée le 14 novembre dernier.
(Pour information, je vous rappelle que notre édilanous, lors de la précédente législature, avait posé l’astronomique somme de…. deux questions orales !
La 13ème législature a débuté le 20 juin 2007 pour s’achever le 19 juin 2012…
On passera les quelques mois de l’épisode ultra-marin…)
http://2007-2012.nosdeputes.fr/yves-jego
Nous sommes donc le 14 novembre, je vous retranscris les débats, toujours grâce à cet indispensable site NosDéputés.fr ainsi que celui de l’Assemblée Nationale.
Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale :
La parole est à M. Yves Jégo, pour le groupe Union des démocrates et indépendants.
Yves Jégo, Député UDI
Ma question s’adressait à M. le Premier ministre, mais je constate qu’il est absent.
Sur les bancs des députés SRC : (Socialistes, Républicains et Citoyens)
Et alors ?
Elle s’adressera donc au ministre qui voudra bien me répondre.
[NDLR : la présence du Premier ministre n’est évidemment pas obligatoire…
Il est d’ailleurs fréquent qu’un député de tout bord pose la question au premier ministre pour voir un autre ministre lui répondre.
Je vous renvoie au « spectacle » des questions au Gouvernement, le mercredi après-midi, ou bien en streaming sur le site de l’Assemblée Nationale.
Cette jégoïste façon de s’adresser au Gouvernement ne laisse pas de m’étonner, et c’est un euphémisme…]
Comme beaucoup de Français, nous avons écouté avec attention la conférence de presse du Président de la République.
(Applaudissements ironiques sur les bancs du groupe SRC.)
Nous avons compris qu’après six mois vous aviez admis qu’il était temps de diminuer la dépense publique.
Nous avons compris qu’après six mois vous aviez saisi qu’il fallait diminuer le coût du travail en augmentant la TVA.
(Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.)
Nous avons, hélas, aussi compris que l’année qui vient s’annonce dramatique pour le chômage puisque – je cite les propos du Président de la République – nous allons « connaître une hausse continue du chômage pendant au moins une année ».
Au rythme de 40 000 chômeurs supplémentaires chaque mois, le Président de la République a annoncé hier, lors de sa conférence de presse, que 500 000 Français allaient inexorablement se retrouver au chômage en 2013. Vous avouerez que c’est un bilan plutôt surprenant après six mois d’action !
(Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
C’est un bilan surprenant au regard de ce que vous nous aviez promis, lorsque vous nous avez incités à supprimer la TVA sociale qui devait créer de l’emploi.
Jean Glavany, député PS
Et vous, quel est votre bilan ?
C’est un bilan surprenant au regard de ce que vous nous aviez promis lorsque vous avez privé 8 millions de Français des heures supplémentaires et de leurs avantages, soi-disant pour créer de l’emploi.
(Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.)
C’est un bilan surprenant face à vos promesses liées à l’adoption par la majorité et l’opposition du traité européen, avec ce soi-disant contrat de croissance de 120 milliards, qui devait lui aussi créer de l’emploi, alors que vous avouez aujourd’hui que l’année 2013 sera une année de chômage.
Il est temps de nous dire quelles mesures vous envisagez pour empêcher l’évolution qu’a annoncée cyniquement hier le Président de la République.
(Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.)
La parole est à M. le ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
Michel Sapin, Ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
La question que vous posez, monsieur le député, est certainement la plus sérieuse, parce que c’est celle qui préoccupe le plus les Français. D’ailleurs, hier, le Président de la République a dit : « J’ai une priorité, l’emploi et la lutte contre le chômage. »
(Exclamations sur les bancs des groupes UDI et UMP.)
Monsieur Jégo, vous parlez de l’avenir : oui, mais l’avenir dont nous sommes, dont nous serons responsables et dont nous assumons totalement et pleinement la responsabilité. Lutter contre le chômage, inverser sa courbe, permettre que se créent des emplois dans les entreprises tout en menant les politiques qui permettent d’aller au secours des plus en difficulté, des plus éloignés de l’emploi, comme ces 500 000 jeunes sans emploi, sans formation, auxquels nous offrons la possibilité, par les emplois d’avenir, de retrouver précisément un avenir.
Vous nous demandez d’être plus efficaces pour l’avenir. Puis-je me permettre de rappeler qu’au cours des cinq dernières années, ce sont un million de chômeurs supplémentaires qui ont été « produits » par votre propre politique ?
….
(Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.
Exclamations sur les bancs des groupes UDI et UMP.)
Si j’avais un conseil à donner, et vous pouvez, monsieur Jégo, nous renvoyer ce conseil, c’est celui de la modestie à ce sujet….
(Nouvelles exclamations sur les bancs des groupes UDI et UMP),
…. C’est celui de la modestie à ce sujet et de la recherche de l’efficacité. Regarder la vérité en face, comme l’a fait hier le Président de la République, c’est s’obliger, nous obliger, nous, ministres, vous la majorité, mais peut-être aussi au-delà, à prendre les bonnes mesures, comme nous avons commencé à le faire : les emplois d’avenir, le contrat de génération, la réforme du marché du travail, le pacte de productivité et de compétitivité pour que se créent des emplois dans les entreprises.
Toute notre politique est en faveur de l’emploi et, là où vous avez échoué, nous réussirons !
(Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
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Ainsi donc, c’était la première question orale de la 14ème législature, posée par notre Député-Maire-ex-ARES-PR-plus-UMP-UDI-346-544 !
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve qu’en matière de question qui relève de la politique politicienne qui ne risque pas de faire avancer les débats, cette question se pose là !
Mais c’était au moins une question qui aura eu le mérite de faire renvoyer à not’ bon maire le concept de modestie.
Oui, je suis d’accord avec vous, ô fidèles flambergiens, c’est le genre de concept difficile à appréhender quand on est Député-Maire-ex-ARES-PR-plus-UMP-UDI-346-544 !
Mais ne désespérons pas !
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