Une histoire de Toto : merci les pauvres !
Vous le savez peut-être, le mythique groupe de rock californien Toto entamera en Europe une tournée anniversaire (35 ans d’existence) au mois de mai prochain.
Toto, c’est du lourd, Toto ce sont des musiciens qui ont composé des titres universellement connus, Toto c’est énorme.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Toto_%28groupe%29
Tout le monde a entendu au moins une fois dans sa vie les célèbres intros de « Rosanna« , « Africa« , « Hold the Line« , and so on…
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Vous le savez peut-être également, l’une des premières dates de cette tournée aura lieu le 7 juin 2013 à Montereau, pour le Festival Confluences, le festival « le moins cher d’Ile-de-France » selon Yves Jégo.
J’ai eu l’idée de regarder quelles seraient les autres villes françaises qui accueilleront la bande à Steve Lukather :
http://totoofficial.com/events
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Puis, j’ai eu l’idée de comparer le nombre d’habitants :
Lille : 226.827 habitants
Caen : 397.960 habitants
Tours : 135.218 habitants
Paris : 2.234.105 habitants
Toulouse : 440.204 habitants
Marseille : 850.602 habitants
Clermont-Ferrand : 138.588 habitants
Grenoble : 155.632 habitants
Montereau : 16.266 habitants
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Immédiatement la question suivante se pose, une question lancinante et qui revient chaque année.
Comment se fait-il que des groupes internationaux peuvent se produire à Montereau, alors qu’ils se produisent dans des villes qui comptent toutes, et de loin, plus de 100.000 habitants ?
La réponse, vous la connaissez si vous êtes un fidèle de ce site d’actu locale, la réponse nous a été fournie par Henri Auclair, ancien Conseiller municipal d’opposition qui vient de démissionner pour protester contre la façon dont était traitée l’opposition.
La réponse est simple.
Ce n’est pas parce que Toto va faire une réduction sur le cachet de la prestation.
Non, c’est tout simplement parce que ce festival est financé en grande partie par la Dotation de Soludarité Urbaine, des impôts qui doivent initialement servir à réparer les inégalités sociales dans les villes qui comportent des Zones Urbaines Sensibles, comme c’est le cas à Montereau.
Henri l’a clairement montré : en 2011, ce sont 600.000 euros qui ont servi à éponger le déficit de ce festival monterelais.
Et chaque année, c’est pareil ! Vous imaginez sur 10 ans ?
Six millions d’euros qui n’auront pas servi à mettre sur place un Centre de Santé, comme il avait été préconisé dans une étude, six millions d’euros qui ne permettront pas des aides pour les créations d’emploi, six millions d’euros qui ne permettront pas de faire en sorte que Montereau ne soit plus la ville la plus pauvre de Seine-et-Marne !
Il faut que les spectateurs du prochain festival le sachent : n’habitant pas Montereau, s’ils peuvent venir voir Toto pour un prix dérisoire, il y a fort à parier que comme les précédentes années, c’est parce que le groupe sera au final payé par des subventions destinées à tout autre chose !
Panem et Circenses s’était exclamé le poète romain Juvénal !
Rien ne change depuis la Rome antique : du pain et des jeux.
Bon, du pain, il y en a de moins en moins et il coûte de plus en plus cher.
Mais, les jeux qui empêchent de regarder en face les vrais problèmes, les jeux qui servent à la communication à la fois jégoïste et municipale, à Montereau, ça, on sait faire !
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