Le tout de mon cru

ous, je ne sais pas , mais moi si.

J’adore la Philosophie, j’admire tous ces penseurs qui nous font si bien réfléchir à notre triste condition, je me plais à me perdre dans les concepts aristotéliciens, kantiens, dechavanniens, spinoziens ou platoniciens. !

Nécessité m’est donc d’avouer aujourd’hui qu’en découvrant dans le Dauphiné Libéré l’admirable phrase qu’a prononcée dernièrement notre désormais Député-maire-PR-346-1, mes yeux se sont comme qui dirait tout embués…

Cette sentence à graver en lettres de feu sur tous les frontons des édifices publics, vous vous en souvenez certainement, était la suivante : « l’Homme doit être placé au centre de tout ! ».

C’est beau, c’est dit en peu de mots, c’est fort, c’est profond. C’est du lourd, quoi !

Bref, en un mot comme en cent, on dirait un sujet du baccalauréat !

Et moi, vous commencez à le savoir, j’aime aider mon prochain !

Nous allons donc démontrer cette pensée jégoïste par une méthode qui a fait ses preuves, je veux bien sûr parler de la thèse, de l’antithèse et de la synthèse.

Mais dans un premier temps, définissons les concepts.

L’Homme, c’est vous ou moi, même si vous êtes une femme. Ca, c’était plutôt facile.

Le centre, ce n’est pas seulement la partie molle de la droite, c’est aussi le milieu. Quand je dis le milieu, je ne parle pas de la mafia, n’allez pas me faire écrire ce que je n’écris pas. C’est le milieu… Point final.

Quant au tout, comme dirait Audrey, c’est le contraire de rien. 

Oui, l’Homme est véritablement au centre de tout.

Le grand Confucius n’avait-il pas énoncé fièrement « Parfois, dans le Tout, on n’est pas grand chose ! », avant que Mme Confucius ne lui rappelle qu’il devait sortir la poubelle ?

Et c’est bien vrai que dans le Tout, on n’est pas grand chose  : quand vous entrez dans votre hypermarché Carrefour, n’avez-vous pas l’impression très nette d’être placé au centre d’une entité où tout, justement, serait fait pour vous faire dépenser tout l’argent que vous avez gagné à la sueur de tout votre front ?

Autre exemple où l’Homme est placé au centre de tout.

Considérons un rapide Conseil municipal comme un Tout : un seul Homme est au centre de ce Tout. Tout tourne autour de lui, tout tout… Tout, tout, et même les chats, aussi.

On pourrait très bien illustrer ce concept philosophique de l’Homme au centre de Tout par le schéma suivant :

Oui, là, le point YJ représentant l’Homme, ce point là fait tout pour être placé au centre d’un Tout.

Mais passons à l’antithèse…

Bien sûr que non, l’Homme n’est pas placé au centre de Tout. Mais qui m’a pondu une telle galéjade ? Qui m’ a trouvé cette belle carabistouille ?

Si l’Homme était placé au centre de Tout, ça se saurait quand même ! Et depuis un bon bout de temps !

Cet autre schéma va nous le prouver. Vous aurez remarqué que j’aime philosopher en schématisant. Je trouve qu’on y gagne en clarté.

Ici, l’Homme n’est plus du tout au centre de Tout, c’est clair !

C’est une évidence philosophique : le point YJ n’est plus du tout au centre de Tout. Faut-il l’y remettre ?

Certains ont tranché pour lui !

Autre exemple parlant : non, l’Homme n’est pas au centre de tout :

 

Ah ! Implacable logique digne des meilleurs péripatéticiens au mieux de leur forme : le point YJ n’est plus au centre de rien du tout…

Alors, dans ces conditions, il ne reste plus qu’à passer à la synthèse.

Je crois en fait que le rédacteur du Dauphiné libéré a commis une terrible coquille.

La véritable pensée d’Yves Jégo, en ces terribles temps de suspicion à la fois pandémique et grippale était la suivante :

« L’Homme doit être placé au centre de la toux ! »

Ne me remerciez pas, juvéniles et acnéiques lycéens ou fiers et chenus vétérans qui reprenez vos études !

Oui, grâce à ce cours accéléré de philosophie, le BAC est pratiquement déjà dans votre poche !

Que la suite des événements vous soit propice et néanmoins faste !

Votre dévoué HOU

————————————————————————————————-